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soumettre les populations en supprimant ses droits
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pop-corn



Joined: 26 Sep 2007
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PostPosted: Tue Nov 20, 2007 10:02 am    Post subject: soumettre les populations en supprimant ses droits Reply with quote

ce post et qu'on me corrige s'il ne rentre pas dans le cadre va développer
le contrôle des populations des travailleurs par le patronat.

suite a un article parut aujourd'hui

Quote:
Régimes spéciaux: Le Pen vilipende des grèves "ruineuses" et "désuètes"

Reçu lundi par Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen a épinglé les grèves contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, "mode désuet et ruineux de règlement des conflits sociaux" selon lui.

"La grève est un mode désuet et ruineux de règlement des conflits sociaux", a fustigé le président du Front national dans la cour de l'Elysée, à l'issue de son entretien avec le chef de l'Etat, qui a porté en grande partie sur le traité européen simplifié.

"Un certain nombre d'autres pays du monde utilisent la voie de l'arbitrage obligatoire, et je crois que c'est la voie que nous devons prendre. Nous sommes pratiquement l'un des derniers pays qui accepte de perdre tant de choses par des conflits sociaux de cette importance", a-t-il déploré.

Interrogé sur la manière dont Nicolas Sarkozy gère ce conflit social, le patron du FN a glissé dans un sourire, sibyllin: "Je le crois dans ce domaine aussi habile qu'il l'est dans certains autres". AP

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/politique/20071119.
(=)FAP0112/regimes_speciaux_le_pen_vilipende_des_greves_ruineuses_.html



Hitorico du droit de grêve:

Régulièrement, notamment lors d’arrêts de travail dans le secteur public et nationalisé, surgissent de vieux démons visant à réglementer, voire à mettre en cause par voie législative le droit de grève.
C’est paradoxalement la loi Le Chapelier du 14 juin 1791 qui, en interdisant toute coalition fonde les conditions du développement de la grève comme moyen privilégié des luttes ouvrières.

En laissant le salarié, seul, face à son maître dans un type de relation sociale basé sur le contrat de gré à gré, l’unique chemin possible pour la défense des intérêts de ce salarié reste l’action collective.
La loi porte donc en germe, avec le développement de l’industrie et la socialisation des moyens de production, tous les conflits qui émailleront la vie sociale des XIXe et XXe siècles.

Jusqu’à nos jours la dimension collective de l’individu appartenant à un groupe social : la classe ouvrière, sera ignorée ou déniée.
Les révolutionnaires initiateurs de la loi partaient d’une idée généreuse selon laquelle les hommes sont libres et égaux entre eux. Sans doute n’avaient-ils pas perçu, dans une France rurale, les conséquences sur les rapports sociaux de ce qu’allait générer, avec le développement du salariat, cette autre révolution, celle de l’industrie, des sciences et des techniques. Cette égalité formelle occultait déjà des rapports sociaux inégaux entre « les possédants » et « les possédés ».

Cette inégalité entre la bourgeoisie triomphante et la classe ouvrière émergeante sera d’ailleurs traduite par des dispositions concrètes contre les ouvriers. Des mesures législatives seront prises, notamment la mise en place d’un livret ouvrier, véritable identifiant judiciaire du travail assujettissant l’ouvrier aux employeurs, qui ne sera supprimé qu’en juillet 1890 (cent ans après la loi Le Chapelier). A ce propos, un chiffre : entre 1825 et 1864 près de 10 000 ouvriers seront emprisonnés pour fait de grève. Jusqu’après la deuxième guerre mondiale, la répression violente et parfois sanglante sera un moyen de combat antigrève dans lequel l’État sera le principal acteur.

Ce n’est qu’en 1864 que le délit de coalition est abrogé ; ceci ne signifiait pas la reconnaissance explicite du droit de grève puisque la loi remplace le délit de coalition par celui d’atteinte à la liberté du travail, concept qui deviendra, pour opposer les travailleurs entre eux, un des leitmotiv du patronat français durant tous les conflits du XXe siècle.

La grève est légale mais reste une faute
Avec la reconnaissance du droit syndical en 1884, la grève devient le moyen privilégié, pour les ouvriers, de faire valoir leurs revendications immédiates, mais aussi la voie de la révolution sociale.
Le rêve de la grève générale, moyen de renversement de l’ordre établi, hantera longtemps les esprits du syndicalisme d’avant la guerre de 1914. En fait, il n’y eut en ce vingtième siècle qu’une grève générale, celle de mai 1968 et elle ne débouchera pas sur une transformation radicale du système, comme l’aurait rêvé les révolutionnaires d’avant 1914.
Entre 1900 et 1910, la grève fut une pratique courante puisque nous pouvions décompter 9 400 000 journées de grève en 1906, 438 500 grévistes et 1 309 conflits d’une durée moyenne de vingt et un jours. En comparaison, en 1996, 40 000 grévistes, 400 conflits et 105 000 journées de grève, cette tendance à la diminution des conflits se traduisant par la grève s’est accentuée ces dernières années.

Autorisée, la grève reste une faute et jusqu’à la dernière guerre mondiale, l’État au service des patrons intervient souvent pour réprimer la grève. Au début de manière sanglante (Les Canuts 1831-1848, Fourmies en 1891, Villeneuve-Saint-Georges en 1908) puis, progressivement, de manière moins brutale, mais avec parfois des pics de répression violente (1947-1948, plusieurs centaines de mineurs sont révoqués).
Et pourtant après l’interdiction, sous Vichy, du droit de grève dans la Charte du travail, celui-ci est reconnu par la Constitution du 27 octobre 1946 et sera reconduit dans celle du 4 octobre 1958.
La formulation retenue par la Constitution assigne à la loi la possibilité de réglementer ce droit constitutionnel, ce qui ne manquera pas de faire l’objet de batailles importantes.

a suivre :


Last edited by pop-corn on Fri Nov 23, 2007 11:30 pm; edited 1 time in total
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pop-corn



Joined: 26 Sep 2007
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PostPosted: Tue Nov 20, 2007 11:56 pm    Post subject: Reply with quote

Des tentatives de réglementation du droit de grève se font jour dès 1947, quelques lois visent les fonctionnaires de police et les CRS, leur interdisant de faire grève.
En 1958, c’est au tour des services extérieurs de l’administration pénitentiaire et de la magistrature, puis, en 1964, celui des contrôleurs de la navigation aérienne. Régulièrement, notamment dans les services publics ou nationalisés (santé, transport, EDF-GDF, éducation…) la menace de la réquisition est brandie.
En 1963, la réquisition des mineurs fut un échec cinglant pour le pouvoir gaulliste.
De même, suite à la grève des mineurs de 1963, les gouvernements proposeront et obtiendront la légalisation du dépôt de préavis de grève dans les services publics (loi du 31 juillet 1963).
Ils y interdiront les grèves « tournantes », « sauvages » et « surprises ».
Ils mettent en placele principe du « tantième indivisible» qui conduit à retenir une journée de grève sur le salaire pour tout arrêt de travail ne serait ce qu’un quart d’heure dans la journée.
En 1984, ils rendent obligatoire un service minimal à la radio et à la télévision.
Réquisition, préavis, réglementation, en fait, le droit de grève et son utilisation dépendent essentiellement du rapport de force.
Nous pouvons voir à la lumière des conflits de ces dernières années que ces formes visant à réguler la grève sont peu utilisées dans les conflits majeurs.
Dans la Fonction publique, le dépôt du préavis dépend du rapport des forces, des exigences administratives et des usages. Les contrôleurs de la navigation aérienne et les magistrats ont reconquis le droit de grève qui s’est même étendu à des catégories qui n’avaient aucun droit dans
ce domaine comme les gendarmes.D’autres tentatives de réguler la grève ont d’ailleurs échoué, notamment la conciliation et l’arbitrage obligatoire des conflits du travail instauré par la loi du 31 décembre 1936.

Elle ne survivra pas à la Seconde Guerre mondiale. Préalablement à cette loi, l’arbitrage en cas de conflit existait depuis 1892 mais n’avait aucun caractère obligatoire, il n’a été utilisé de 1893 à 1920 que pour 18% des conflits et n’en a réglé que 6,5%.
Le gouvernement du Front populaire met en confiance la CGT qui accepte de discuter avec le patronat de la mise en place d’un arbitrage de caractère autoritaire.
Il aboutit, en 1938, à ce que 80% des demandes ouvrières soient rejetées. En fait, l’arbitrage a restreint le droit de grève puisque la décision de l’arbitre lie les parties et les oblige à des dommages et intérêts en cas de remise en cause de la décision par la grève.
Le droit de grève est de fait aboli. Il le sera jusqu’en 1946.

Encadrer revient à contester le droit
Pour en venir à une période plus proche, l’idée de conciliation préalable aux conflits rejette la grève comme un ultime recours pour voir satisfaites ses revendications ; il faut reconnaître, de ce point de vue, que la culture syndicale qui puise ses sources dans l’anarcho-syndicalisme, ou tout
au moins la contestation du pouvoir patronal suscite une méfiance vis-à-vis de tout système de régulation pacifique des conflits. D’autant que l’intervention d’un tiers, l’État, lui a rarement été favorable et que le temps laissé par le préavis de grève a été souvent utilisé par l’Etat employeur
pour contrer la grève et non pour négocier.
La loi du 13 novembre 1982 encadre le règlement des conflits autour de trois procédures : la conciliation, la médiation, l’arbitrage. En principe, le conflit est l’aboutissement de questions non traitées ou mal traitées et l’impatience des protagonistes n’est pas un facteur de résolution négociée du conflit. Nous pouvons nous interroger si la réglementation du droit de grève ne serait pas antinomique avec la grève elle-même puisque par nature elle a pour objet d’établir un rapport de force, un certain désordre pour faire aboutir des revendications qui sont, souvent, sans conteste des éléments de progrès pour la société dans son ensemble.

Or, limiter l’efficacité de ce rapport de force limite aussi les possibilités d’obtenir satisfaction pour les salariés et la loi se range ainsi du côté des employeurs, elle affaiblit le rapport de force en faveur du patron.
Les dispositifs en place sont considérés, souvent à juste raison, comme des moyens de détourner les revendications et des atteintes de fait au droit de grève. Le dépôt d’un projet de loi par des députés de la majorité visant à réglementer le droit de grève dans les services publics en
instaurant un service minimal, notamment dans les transports, n’est pas un élément d’apaisement.
Les évolutions techniques et scientifiques, la complexification de l’organisation de la société nécessitent la satisfaction de besoins au jour le jour, celle-ci se posait en d’autres termes, il y a une vingtaine d’années. En cas de grève, il y a longtemps que les salariés régulent les effets de la
grève. Ainsi les électriciens d’EDF assurent l’alimentation en énergie des points vitaux de la nation, les personnels soignants continuent à soigner les malades.

La vie montre que les grévistes sont suffisamment responsables pour trouver eux-mêmes les voies du règlement du conflit sans
mettre en cause l’intérêt général.
C’est d’ailleurs en son nom que les tentatives de manipulation de l’opinion publique par les médias sont devenues une arme qui parfois se retourne contre leurs auteurs, l’exemple des grèves de 1995 est suffisamment proche pour l’avoir à l’esprit au point qu’elles furent qualifiées de grève
par délégation.. Réguler la grève est une illusion puisqu’il s’agit d’un conflit qui trouve sa source dans le fait qu’aucune autre forme d’action n’a pu permettre l’établissement d’une négociation.
Comme l’écrit très bien Georges Séguy dans son livre sur la grève « dans un système où les privilèges reposent sur les privations des autres, comment les relations sociales pourraient-elles s’harmoniser au service d’une cause commune ». dans ce sens, toute réglementation du droit de grève visant à atténuer la grève elle même n’a jamais réussi.

source et analyse:
Joël Hedde
président de l’IHS-CGT
Pour en savoir plus
La grève ouvrière, Guy Caire. Les Éditions ouvrières, 1978.
La grève, Georges Séguy. L’Archipel, 1993.
La France ouvrière, tome 1 sous la direction de Claude Willard, Rolande Trempé. Éditions de l’Atelier,1995.
Le droit du travail, Michèle Bonnechère. La Découverte, 1997.
Histoire du travail, Alain Dewerpe. PUF , 2001.
Un siècle de régulation pacifique des conflits collectifs du travail, sous la direction de Françoise Fortunet, voir : Le Crom Jean-Pierre p. 148-161, Guy Naulin, p. 179-193. Centre Georges Chevrier n°16, 2001.
La grève en France, Stéphane Sirot, Odile Jacob, 2002.
Article publié dans Les Cahiers de l’Institut CGT d’histoire sociale, n°84, décembre 2002.

fin de l'article
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Joined: 26 Sep 2007
Posts: 192

PostPosted: Wed Nov 21, 2007 7:09 pm    Post subject: Reply with quote

La France va écrire dans les jours qui viennent une page essentielle de son histoire.

L'enjeu est bien plus important, il est symbolique, psychologique et idéologique. Si Nicolas Sarkozy arrive à réduire encore la retraite des fonctionnaires français au même moment où il augmente son salaire vers des montant délirants, il nous fait implicitement accepter l'inégalité, il piétine le lien social, il divise la société française, il fait de l'injustice la normalité, il brise l'espoir et la force des dynamiques du peuple, il fait triompher la ranceur et la mesquinerie.
Et il pisse comme les cautionneurs sur le sang versé par nos ailleux pour les acquits sociaux

Si la France perd ce combat contre les petits tyrans du gouvernement alors la voie vers la destruction totale des acquis sociaux et des libertés individuelles sera grande ouverte.

S'enchaineront alors rapidement : la généralisation de nouveaux contrats de travail précaire, l'intégration au système libéral de l'Europe, le démantelement du système de santé public, la privatisation de ce qu'il reste des entreprises publiques, la réduction supplémentaire des droits de chomage, de formation et de retraite.

Quote:
Si les syndicats mettent fin à la grève, cela représenterait une trahison historique. Ils donneraient à Sarkozy et à son gouvernement la possibilité d’isoler et de monter les uns contre les autres ceux qui sont touchés par cette « réforme » et de faire de la suppression des régimes spéciaux le point de départ d’attaques tous azimuts sur l’ensemble de la classe ouvrière.

Le quotidien conservateur Le Figaro, qui fait fonction de porte-parole de la campagne contre la grève, est bien conscient de la signification plus large de la confrontation actuelle. Dans un éditorial de mercredi, il a, à nouveau, insisté pour dire à quel point une percée contre les cheminots était essentielle pour mener à bien toutes les autres « réformes » du gouvernement. « Mener cette réforme-là, c’est se donner les moyens de mener toutes les autres, » a expliqué le journal.


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le prochain texte que je vais posté est un texte poster par marek il y a quelques années sur un autre forum

il est plus que d'actualité je t'enterai outre de le poster , de le développer par des informations complémentaire du net si j'en trouve, de l'actualité , ceci dans le but de l'enrichir et d'éclairer nos lanternes.

Donc accrochons bien notre nerf optique sur les évènements a venir , car nous sommes en se moment les acteurs témoins d'un tournant majeur de l'histoire social , on ne peut mieux dire et ce dans toute l'Europe


"CONTRÔLE DES POPULATIONS DU XVIII° SIECLE AU XXI° SIECLE"
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pop-corn



Joined: 26 Sep 2007
Posts: 192

PostPosted: Thu Nov 22, 2007 6:28 pm    Post subject: Reply with quote

2 petits encarts
sarkozy et les regimes speciaux
Les régimes spéciaux qui ne sont pas concernés par la réforme actuelle sont
- les gendarmes
- les militaires
- les parlementaires et les membres des conseils économiques et sociaux
- les principaux dirigeants des grandes sociétés qui bénéficient des "retraites chapeau"
- des "ministres du culte" (prêtres, évèques , ...)

très important en cas de coup dur , pas pour nous pour lui ...

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une autre info qui ne merite pas encore d'ouvrir un topic , mais voir la presse
il s'agit du pape
les turcs ont une bonne carte dans leurs mains (ça s'est pas écrit dans la presse)
les orthodoxes de constantinople
faudra bien un mediateur pour convaincre les ortodoxes russe
d'ou si l'église arrive a les raliers les ortodoxes nous iront bien plus loin qu'un oecuménisme , s'est d'ailleurs tout a l'avantage de l'Europe
monter le peuple Russe contre Poutine
se sera la révolution des violettes

le vilain n'autorise pas les thinkthanks de faire leur manipulation sur son sol d'ou il est visé comme un antidemocrate
et sur le fond par les temps qui court , une "démocratie controlé" a la Poutine pour l'avoir inventé semble plus confortable contre les limaces.

pour rappel un discourt mémorable de poutine ...je suis pas russe mais ....
43e Conférence de Munich sur la sécurité

http://www.voltairenet.org/article146029.html?var_recherche
(=)=poutine%20discours?var_recherche=poutine%20discours


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CONTRÔLE DES POPULATIONS DU XVIII° SIECLE AU XXI° SIECLE

TRAGEDIE ET ESPOIR DES TOUT PUISSANTS SUR CETTE TERRE- PARTIE I

A1.LA SUSPICION CRIMINELLE – LE PASSE MEDIEVAL ET LA RENAISSANCE ECONOMIQUE
L HOMME NON VALIDE ET NON CAPABLE COUPABLE-GENESE ET ELOGE DE LA FOLIE SOCIALE-

A1.1.LA SUSPISCION CRIMINELLE

La distinction entre la pauvre invalide – le vrai – et le pauvre valide remonte très loin.On en trouve un écho dans le Haut Moyen Age. Une loi de 382 conservée dans le code Justinien prescrivait l’examen des mendiants ; « parmi ceux aqu’on reconnaitrait comme valides, l’esclave fugitif serait rendu à son maître, l’homme libre astreint au colonat à perpétuité au profit de celui qui l’aurait découvert ». Il fallait renforcer en ces temps de décadence la main d’œuvre rurale et cela est une obsession de la fin du IV° siècle.

La Novelle de 539 conserve la substance de cette mesure , dans un large développement qui atteste l’ampleur des déracinés dans les capitales. Les services du magistrat distingueront parmi les pauvres reconnus valides, selon qu’ils soient ou non originaires de Constantinlope : dans le seconde catégories, les esclaves seront rendus à leurs maîtres, et les hommes libres renvoyés chez eux, car le départ des paysans fait obstacle au travail de la terre ; les pauvres de la capitale seront affectés aux travaux d’utilité publique, construction, boulangerie, cultures maraîchères. Sa Loi oblige les pauvres ‘valides’ « à prendre une part de la peine terrestre, à travailler , à se nourrir, et à quitter l’oisiveté qui les pousserait à la délinquance » ce qui entraînerait des peines autrement plus sévères.

L’aversion pour l’oisiveté souvent exprimée, n’est pas la seule motivation de la sévérité pour le pauvre valide, ce qui va s’exprimer dans le cours des XIV et XV° siècle. Le pauvre inspire la crainte. Le carcan social de la société du Moyen Age a sauté et le pauvre va être considéré comme source de criminalité. Les archives judiciaires de la fin du XIV° siècle montrent que la délinquance est attribuée aux pauvres et spécialement aux vagabonds. Dans la première moitié du XIV° les accusés sont en général des individus domiciliés dans leur seigneurie d’origine et y exerçant un métier ; les vols sont moins importants que les actes de violence. A la fin du siècle ( fin des années 1300) la situation s’est modifiée ; les coupables sont des errants, des vagabonds et l’importance des vols s’est accrue. Nous voyons ici la déliquescence en cours de l’ordre Moyen Ageux au profit de forces nouvelles économiques dont on ne sait pas encore la portée. Il s’agit en attendant d’un Nouvel Ordre Bourgeois qui se met en place.

Dans ces vagabonds on trouve des mercenaires licenciés, des hommes jeûnes, des gueux et des bandits qui traversent les paysages Français. Ils sont craints et vont entraîner une réaction à la hauteur du mépris que le pauvre a toujours éprouvé dans la société du Moyen Age.

Les premières mesures de cette peur collective se lisent et se voient dans les premières mesures sérieuses des Ordonnances de 1350 ( Ordonnances Royales et Municipales) suivies par d’autres jusqu’à la fin du XV° afin «
D’obliger les chômeurs, vagabonds, mendiants valides à travailler ».

Durant 150 années, une législation similaire va se développer dans toute l’Europe. La fustigation est prévue par Pedro Ier de Castille ( que son âme rôtisse en enfer !) en 1351 ; Edouard VIII en Angleterre , entre 1349 et 1351 réprime la mendicité et le vagabondage en même temps qu’il réglemente les salaires. Une ordonnance de Jean II en 1354 punit les mendiants valides à la prison avec pain et eau, au pilori en cas de récidive et la marque au front ( avec fer rouge) la ‘tierce fois’.( que son âme rôtisse en enfer et que le diable l’enfourche !)

Dans les Ancien Pays Bas, au moment où se termine cette période de mutation de régime , le vagabond fait partie de la catégorie de citoyens qui ne rentre pas dans le droit commun, à côté des hérétiques et des excommuniés ( qu’on peut tuer par lapidation sans devoir répondre de ce crime, car c’est un crime juste), les Juifs, les étrangers et les lépreux.

Le vagabond était classé avec les ‘truands, trouwanten,ribaulx ,non surséants c’est à dire « gens valides, mendiants par paresse ou exerçant une activité suspecte, sans demeure fixe et erraient d’habitude de lieux en lieux ».

Ces gens qui n’avaient aucun appui dans la soviété étaient traités en annemis. Aucune garantie légale ou de Juridiction ne s’attachait à eux et ils étaient abandonnés à la discrétion des princes, de leurs agents des seigneurs justiciers, des communes.

Rappelons que les Communes ( les bourgeois) avaient repris aux Seigneurs les droits suivant :

« faire emprisonner, pilloriser, eschaffaulder, faire éxécution par pendre, décapiter, mettre sur roue, bouillir, brûler, enfouir ( vivant), flastrir, exoriller ( enlever les oreilles), couper poings, bannir, fustiger ( le fouet), torturer etc… »

Comme vous l’avez bien noté dans les lectures de mes textes précédents, le Moyen Age chrétien n’est une société originale que peu de temps, puis il oscille vers une dépossession des pouvoirs d’église ( le schisme protestant) et un retour au droit romain justinien sous la pression de forces à caractère capitaliste qui vont bannir graduellement les privilèges de la terre ( Seigneurie), les privilèges d’Eglise, la mobilité des travailleurs et des rapports du serf avec la terre et le Seigneur.C’est ainsi que des vagabonds, libérés par les nouvelles forces économiques se retrouvent en bande. Le pouvoir des commune va graduellement mettre fin à la forces des divers compagnonnages qui liaient les travailleurs des Villes aussi, car le monde de l’époque connaît également une ‘mondialisation’ à sa mesure.

Il a fallu des siècles pour assurer une complète dépossession et aliénation des travailleurs. C’est cette histoire que je vais reparcourir avec vous, espérant toujours, que vous en retirerez quelque chose de fondamental qui vous fortifiera et vous permettra des recherches complémentaires qui nous enrichiront tous spirituellement et moralement.

A l’époque communale, les ‘classes inférieures’ sont soumises à un régime de châtiments corporels arbitraires.
« la peine de mort par la scie, par le feu, par le glaive, par la fosse, par l’eau froide et bouillante,- les mutilations, section du doigt, de la main, de l’oreille, du pied, du nez, l’aveuglement,- les châtiments douloureux tels le fouet et les verges-la mise à disposition du Seigneur qui permet à celui ci de mettre à mort ».
Il y a les peines de mort simples par décollation ou pendaison,la peine de mort qualifié par rouage du supplicié, par enfouissement ou par brûlage, par écartèlement, la confiscation générale ou partielle, le séquestre, le bannissement temporaire ou perpétuel…. »
On mutilait par amputation du pied, de la main, d’un doigt, d’une phalange, on amputait le nez ou les oreilles, on aveuglait, on, perçait la langue avec un fer rouge, la main avec un poignard, on marquait le dos ou le visage….

On condamnait aux galères (période bourguignone et espagnole), on condamnait à des pélérinages, on fouettait, on mettait au pilori,sur une échelle, dans les ceps,on immergeait dans l’eau fétide, il y avait l’amende honorable en chemise et enfin les amendes…

a suivre
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Joined: 26 Sep 2007
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PostPosted: Fri Nov 23, 2007 10:54 pm    Post subject: Reply with quote

Les réformes des régimes spéciaux cache en réalité d'autres réformes sur le régime général.

La durée de cotisation passera à près de 42 ans début 2008, la brèche ayant été ouverte, plus rien n'empêchera de remonter la durée des cotisations à 47 ans voire plus. Le but des ces dernières grèves était de diviser les citoyens et de bien faire comprendre qu'il y avait deux classes social bien distincte
( augmentation en parallele de sarkozy lui même qui n'est pas aussi anodine)

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suite du contrôle des populations

TRAGEDIE ET ESPOIR DES TOUT PUISSANTS SUR CETTE TERRE- PARTIE II



LES HUMANISTES CONTRE LES PAUVRES- ELOGE DE LA RENAISSANCE ECONOMIQUE-DISCOURS CHRETIEN ET JUSTESSE ECONOMIQUE- ELOGE DE LA FOLIE SOCIALE

A côté des « bons pauvres » , il y a des « mauvais pauvres » et les pouvoirs publics pensent qu’il faut réserver une grande ‘sévérité « envers les seconds.
Dans l’ensemble, le XVI° siècle s’est éloigné de la conception qui faisait considérer les pauvres comme les représentants de Christ sur terre. Il y a d’une manière concordante la crainte que provoque vagabondage et mendicité.Mais il y a aussi la conception de la Renaissance selon laquelle la pauvreté est une forme de déchéance. Humanistes et capitalistes naissants se rencontrent sur un point commun qui est le mépris des mendiants professionnels .

Les classes dominantes considèrent les pauvres comme étant les propagateurs des épidémies. Ils sont toujours censé toujours provenir des lieux contaminés.En cas de choléra, peste, ce sont toujours les agglomérations de pauvres qui paient le plus lourd tribut, les riches n’étant atteint qu’en fin d’épidémie lorsque la maladie s’est affaiblie.

Puis on soupçonne l’errant comme étant le propagateur de l’hérésie. Dans la France des guerres de religion, des bandes de miséreux et de gens de guerre ont combattu.Cela accrédite l’idée que le vagabond est un malfaiteur en puissance.

Un ami de Tomas More et d’ Erasmus , Jean Louis Vives va écrire un petit ouvrage qui va connaître une grande diffusion dans nos contrées. On y voit se mêler les notions de pauvreté valorisante opposée à celle de la possession néfaste de la richesse d’une part et de la répulsion de la pauvreté dégradant la personne d’autre part.

« De l’assistance aux pauvres » (de subventione pauperum-1525) est divisé en deux parties. La seconde s’adresse à l’autorité publique.
La première est un examen de conscience individuel :
Vives s’en prend aux riches , faisant le procès de l’argent qui rend le pauvre réputé niais, méprisable et sans dignité d’homme.Il s’attaque à ceux qui veulent faire oublier la richesse mal acquise :
« Quant aux vols et spoliations qu’on a commis envers les pauvres, aux richesses mal acquises ou uniquement conservées, même en sachant qu’elles ne sont point nôtres, nous demandons que l’on chante quelques psaumes et qu’on nous dise des messes, sans restituer le bien d’autrui… »
« Tu ne peux aller que vêtu de soie, tandis qu’un autre manque même du morceau de bure nécessaire pour se couvrir.Pour toi les peaux de mouton, de brebis ou d’agneau sont grossières et tu t’enveloppes des peaux délicates du cerf, du léopard ou du raton du Pont, tandis que ton prochain tremble de froid, transi jusqu’au cœur par la rigueur de l’hiver.Toi, chargé d’or et de pierres précieuses, tu ne donnerais pas un denier pour sauver la vie du pauvre ! A toi parce que tu es déjà rassasié, les chapons, perdrix et autres mets très délicats et de grand prix te donnent ennui et nausées. Et ton frère défaillant et malade, manque même du pain de son pour se sustenter et pour entretenir sa pauvre femme et ses enfants chéris, tandis que tu jettes du meilleur pain à tes chiens ! »

On retrouve la persistance de l’enseignement du christianisme sur les obligations des riches envers les pauvres.Mais au sujet de ceux ci on trouve une conception nouvelle influencée par l’humanisme de la Renaissance :

« Actuellement, nous laissons les mendiants pourrir dans leurs besoins ; car que peuvent ils tirer de leurs immondes misères, sinon tous les VICES que nous avons déjà rapportés ? »

a suivre

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voir aussi en parallèle

La Rochefoucauld - Liancourt
Plan du travail du Comité de mendicité; 30 Avril 1790
(Le titre du rapport du Comité de mendicité travaillant dans le cadre de l'Assemblée nationale est : "Secourir la pauvreté honnête et malheureuse, réprimer la mendicité professionnelle et le vagabondage")

"Les bons et les mauvais pauvres" en 1790 ( France)

L'effet des lois sages doit être de distinguer par le traitement le vrai du faux. en secourant la pauvreté honnête et malheureuse, et réprimant le vice qui, pouvant faire disparaître par le travail ses besoins, s'ils existent, vient enlever la subsistance du véritable pauvre et grossir la classe des vagabonds.

Des législateurs doivent se prémunir contre les mouvements si naturels et si doux d'une sensibilité trop facile Ils doivent n'être que justes. Accorder des secours au-delà des vrais besoins, c'est, ou charger la société d'une contribution excessive, ou ne soulager qu'imparfaitement l'indigence sans ressources; les secours données à la pauvreté ne doivent pas devenir des primes pour la paresse, la débauche ou l'imprévoyance. On ne peut se dissimuler que, si les établissements des pauvres ne sont pas le résultat d'une législation à la fois humaine et sévère, le nombre de ceux qu'ils auront à soulager s'accroîtra à l'infini. Les aumônes qui se font en distribution dans certaines villes, dans certains monastères, nous en offrent un exemple journalier. L'Angleterre en présente un plus frappant encore : ses établissements pour les pauvres, fondés sur les principes de prévoyance et d'humanité, n'ont pas été dirigés par cette sévérité qui, cependant, est un caractère essentiel de la justice quand il s'agit d'ordonner des impositions. Aussi la taxe des pauvres qui, en 1680, ne s’élevait qu'à 15 000 000 de nos livres, s'élève aujourd'hui à près de 60 et donne encore à ceux qui la paient la crainte d'une augmentation dont ils voient la nécessite.

Du travail en abondance à tous ceux qui peuvent travailler, voilà ce que doit la société. Un homme sain et robuste qui n'a que ses bras pour subsister est pauvre ; mais il n'est pas misérable lorsque les moyens de travail lui sont fournis Si le travail lui manque, il tombe dans la misère, et de la misère au désespoir il n'est qu'un pas, comme du désespoir au crime.

Le devoir de la société est donc de chercher à prévenir la misère, de la secourir, d'offrir du travail à ceux auxquels il est nécessaire pour vivre, de les y forcer, s'ils s'y refusent, enfin d'assister sans travail ceux à qui l'âge ou les infirmités ôtent tout moyen de s'y livrer. (...)

Ainsi, première division. - Les véritables pauvres, c'est-à-dire ceux qui. sans propriété et sans ressources, veulent acquérir leur subsistance par le travail; ceux auxquels l'âge ne permet par encore ou ne permet plus de travailler enfin ceux qui sont condamnés à une inaction durable par la nature de leurs infirmités, ou à une inaction momentanée par des maladies passagères.

Seconde division. - Les mauvais pauvres, c'est-à-dire ceux qui, connus sous le nom de mendiants de profession et de vagabonds, se refusent à tout travail, troublent l’ordre public, sont un fléau dans la société et appellent sa juste sévérité.

Ces deux grandes divisions ont tracé au Comité la marche qu'il devait suivre. Il lui a paru qu'il devait considérer le pauvre dans les différents âges et dans les différentes circonstances de la vie.
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PostPosted: Sat Nov 24, 2007 7:13 pm    Post subject: Reply with quote

actualité
Quote:
Un Français sur deux craint de devenir SDF

Vous aussi vous avez peur de devenir SDF ? Vous qui lisez ces lignes sachez que vous n’êtes pas le seul. Selon un sondage BVA (réalisé pour L’Humanité et La Vie les 9 et 10 novembre auprès d’un échantillon national représentatif de 1 005 personnes), 47 % des Français craignent de se retrouver sans-abri. Quasiment un sur deux. 52 % des français, au contraire, ne le craignent pas. Il en reste 1 % : sans opinion ou déjà SDF ?


voir la suite sur un cite que je ne cautionne pas specialement pour ses idées , mais ceci n'explique pas cela
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=32060



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texte en deux parties

La racisation et le contrôle juridique des sans-abri en France à la fin des XIXe et XXe siècles.


L’objet de cet article est d’étudier les liens entre la mise en discours politique des sans-abri, en France, à la fin des XIXe et XXe siècles, et les pratiques juridiques dont ils sont l’objet aux deux époques. Il s’agit de mettre en évidence, à l’aide d’une étude historique comparée des peines et sanctions juridiques établies et appliquées, le fait qu’à ces discours opposables, le premier racisant et d’exclusion sociale, le second de réinsertion et d’inclusion citoyenne, correspondent des pratiques juridiques similaires en termes de contrôle et de discrimination des sans-abri.


Le XXe siècle est marqué par une montée en puissance de la protection sociale et une intégration progressive des populations exclues dans la société et les services sociaux d’aide et d’assistance. La Seconde Guerre mondiale, l’Holocauste et les progrès de la biologie contribuèrent, entre autres, directement au déclin, dans les discours publics et scientifiques, des considérations racisantes et hygiénistes envers les populations marginalisées vivant dans une extrême pauvreté et dont la figure caractéristique est celle du sans-abri.

Ces considérations racisantes atteignent leur apogée à la fin du XIXe siècle puis laissent progressivement la place à des analyses scientifiques qui se veulent davantage objectives. Le discours politique se présente quant à lui, petit à petit, comme un discours d’inclusion des populations marginalisées. Les actions mises en œuvre de nos jours visent à réinsérer ces populations dans la société, à travers notamment des politiques de formation et d’accès à l’emploi.

Il y a donc en apparence, entre la fin du XIXe et la fin du XXe siècle, un saut considérable, voire une rupture dans la façon de considérer les populations itinérantes: la première période renvoyant à une politique d’exclusion citoyenne, la seconde s’articulant autour des notions de droits sociaux et d’insertion sociale.

Si la mise en discours des sans-abri a tant évolué, au point de pouvoir opposer quasiment termes à termes les discours entre les deux siècles, on peut en revanche s’interroger sur les pratiques dont ils sont l’objet. Poser cette question, c’est introduire l’idée d’une possible rupture entre les discours et les pratiques. Dans cet article, nous nous concentrerons sur les seules pratiques juridiques et tenterons ainsi de cerner, pour le cas de la France, la question de la continuité ou non des discours politiques et des pratiques juridiques envers les sans-abri entre la fin du XIXe siècle et la fin du XXe.

I Un discours racisant d’exclusion sociale et citoyenne au tournant du XIXe

Les représentations de la pauvreté et de l’itinérance culminent au XIXe dans un discours racisant qui tend à naturaliser les différences sociales et à traiter les itinérants et plus généralement les pauvres comme des races inférieures, des êtres atteints de pathologies médicales et des catégories dégénérées de la population. Ce discours est alors appuyé par une expertise médico-psychiatrique ainsi que par certaines sciences «humaines» naissantes à l’époque telles que la criminologie et l’anthropologie.

2 Le tournant du XIXe siècle et l’émergence de doctrines racistes politico-scientifiques

En suivant Taguieff, on peut dater de la seconde moitié du XIXe siècle l’émergence des «doctrines politico-scientifiques fondées sur l’idée de "race"(1)». Le racisme n’apparaît pas à cette époque - il existe déjà bien avant - mais il y prend à ce moment une forme spécifique et devient une idéologie politique.

Le discours raciste va toucher de manière plus pernicieuse les «classes laborieuses», les travailleurs pauvres et les personnes considérées comme inférieures, inadaptées à la société industrielle, faibles voire inutiles au bon fonctionnement de la société. Parmi celles-ci les vagabonds, qui, comme beaucoup d’autres catégories telles que les «fous», les «pervers», etc., sont présentés comme des dégénérés et font l’objet de typologies médicales et psychiatriques visant à déterminer leurs tares. La médecine, la biologie, l’anthropologie et la criminologie vont servir entre autres à appuyer ce discours en fournissant des faits «scientifiques» de nature à individualiser et à «biologiser» les différences sociales. Si bien que certains auteurs vont jusqu’à affirmer qu’en cette fin de siècle, «les explications biologisantes et prétendument scientifiques des rapports sociaux constituaient presque un passage obligé pour toute idéologie politique ou système de domination en quête de légitimation(2)».

La racisation des vagabonds à la fin du XIXe siècle(3)

Des études entières sont consacrées au problème du vagabondage, sur les thèmes de la dégénérescence, de l’automatisme ambulatoire, des tares héréditaires, du criminel né de Lombroso, du caractère dangereux des classes laborieuses, de l’hygiénisme social, qui postule que certains hommes sont des espèces dégénérées des populations urbaines. Le livre de Pagnier, Le Vagabond. Ses origines. Sa psychologie. Ses formes. La lutte contre le vagabondage paru en 1910, est assez illustratif de ces études qui portent sur le vagabondage. Pagnier a une position intéressante car il est à la fois médecin et membre de la classe politique(4). Dans une société de rapide progrès technique, il précise que «tous les incapables, tous les faibles, tous les arriérés, anatomiquement ou physiologiquement, restent en arrière(5)». Dans sa conception, les vagabonds font partie de ces inutiles, des ces «déchets sociaux(6)». Pagnier stigmatise l’«action antihygiénique du vagabond» qui «sème partout et malgré tout les germes de l’infection(7)». Il est considéré inapte au travail et dépourvu de la moindre volonté. La conclusion reste sans appel:

«Le déchet est et restera le déchet, c’est notre lot social, le résultat de notre accroissement et de notre progression constante. Le devoir est donc de l’employer, de lui donner la règle qui remplacera la volonté qui lui manque et le rendra utile à la société; on améliore ces débris sociaux. La guérison semble impossible.»("Cool

Ce sont des malades et la société est bien obligée de composer avec eux. Pagnier propose l’enfermement ou l’asile pour les plus aliénés.

Ces représentations racisantes culminent à la fin du XIXe. Elles sont issues d’un processus historique de construction des catégories de perception du vagabond(9). Plusieurs auteurs sont d’accord pour faire des années 1880-1890 les années de répression les plus féroces envers les vagabonds et les mendiants(10) et celles où les préjugés dans les discours politiques présentent nettement un caractère racisant. Des critiques sont émises, des débats éclatent même si ceux-ci reposent souvent de fait sur des préjugés évolutionnistes teintés d’universalisme. Unité discursive ne signifie pas unanimité. Malgré tout, le discours dominant qui se dégage est bien un discours d’exclusion de la citoyenneté et de racisation d’une partie de la population, notamment des individus en situation de grande pauvreté avec en premier lieu les mendiants et les vagabonds. On peut même dire avec Mucchielli, qui a minutieusement analysé les discours politiques, les lois et les écrits scientifiques de la fin du XIXe siècle, que cette époque constitue la «dernière grande offensive répressive(11)» tant en paroles qu’en actes.

À l’opposé, le discours dominant est de nos jours axé sur la notion de réinsertion et d’inclusion citoyenne des populations marginalisées.

II Un discours d’inclusion sociale et citoyenne au tournant du XXe siècle

Ce discours s’articule autour de grandes déclarations et principes tels que la cohésion sociale, la solidarité nationale et l’insertion. Ils dessinent un cadre social et politique d’intégration citoyenne et d’accès aux droits pour les plus exclus. Pour analyser ces discours, il faut explorer les missions confiées aux ministères qui s’occupent en France, de la prise en charge de la pauvreté et au contenu des projets de loi qui présentent les grandes orientations politiques.

La cohésion sociale

Relevons en premier lieu que le Ministère français qui se trouve en charge des personnes les plus démunies s’appelle le «ministère de la Solidarité et de la lutte contre l’exclusion»(12). Il a pour objectif de lutter contre l’exclusion sociale à l’aide de «politiques d’insertion et de lutte contre les exclusions» et du plan de cohésion sociale adopté en 2004. Si l’on prête attention au vocabulaire employé, le terme «insertion» est récurrent dans la description des mesures proposées qui visent, par exemple, à faciliter l’accès à la vie autonome et à «trouver dans les meilleurs délais une sortie du dispositif accueil, hébergement, insertion(13)». Ce sont ces axes qui figurent dans les discours officiels des hommes politiques.

Le couple insertion / exclusion

Un des outils majeurs de la politique d’insertion est le revenu minimum d’insertion (RMI) qui stipule dans son premier article que:

«Le revenu minimum d’insertion constitue un des éléments d’un dispositif global de lutte contre la pauvreté tendant à supprimer toute forme d’exclusion, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de la formation, de la santé et du logement.»(14)

Un second moyen de lutte contre l’exclusion est la loi Besson du 31 mai 1990 qui revendique le droit au logement comme un principe constitutif des droits de l’homme. Ce droit contribue au respect de la dignité des personnes en ce qu’il défend l’accès à un logement pour tous indépendamment des ressources financières:

«Toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières, en raison notamment de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions matérielles d’existence, a droit à une aide de la collectivité […] pour accéder à un logement décent et indépendant ou s’y maintenir.»(15)

Les dispositifs mis en place et le vocabulaire employé concernent autant les moyens que les buts: insertion, lutte contre l’exclusion, sortie du dispositif «accueil, hébergement, insertion», accès aux droits et à tous les aspects de la vie sociale. Il dénote clairement un vocabulaire d’inclusion sociale et citoyenne des individus en situation de grande pauvreté.

Les discours qui se dégagent de la fin du XIXe puis du XXe siècle sont quasiment opposables termes à termes. La rupture est évidente et flagrante. Si ces discours sont cohérents avec les pratiques qu’ils fondent, les pratiques juridiques à l’égard des sans-abri devraient, elles aussi, être antithétiques. L’étude du traitement pénal des sans-abri aux deux époques dans la deuxième partie de cet article devrait nous permettre de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse.

(1) Taguieff Pierre-André, La couleur et le sang. Doctrines racistes à la française, Turin, Mille et une nuits, 1998, p. 13.
(2) Ducharme David et Eid Paul, «La notion de race dans les sciences et l’imaginaire raciste : la rupture est-elle consommée?», L’observatoire de la génétique, No. 24, (septembre-novembre 2005), [en ligne], <http://www.ircm.qc.ca/bioethique/obsgenetique/cadrages/cadr2005/c_no24_05/c_no24_05_02.html>. Consulté le 1er février 2007.
(3) Nous privilégions les termes de «groupes racisés» et «groupes racisants» car ils induisent l’idée d’un processus dynamique, d’une construction historique d’un rapport entre groupes sociaux.
(4) Lorsqu’il écrit son étude, Pagnier est vice-président de la Chambre des députés et ancien Ministre.
(5) Pagnier, Armand, Le Vagabond. Ses origines. Sa psychologie. Ses formes. Paris, Vigot Frères, 1910, p. 43.
(6) Pagnier, A., op. cit.
(7) Pagnier, A., op. cit., p. 55.
("Cool Pagnier, A., op. cit., p. 206.
(9) Voir sur ce point : Geremek Bronislaw, La potence ou la pitié, Paris, Gallimard, 1987 [1978], Sassier Philippe, Du bon usage des pauvres. Histoire d’un thème politique XVIe-XXe, Pais, Fayard, 1990 et Gaboriau Patrick, SDF à la Belle Époque. L’Univers des mendiants au tournant des XIXe et XXe siècles, Paris, Desclée de Brouwer, « Re-connaissances », 1998.
(10) Mucchielli Laurent (dir.) «Postface : Penser le crime. Essai sur les représentations scientifiques du crime», Histoire de la criminologie française, Paris, L’Harmattan, Histoires des sciences humaines, 1994 et Wagniart Jean-François, Le vagabond à la fin du XIXe siècle, Paris, Belin, Socio-histoires, 1999.
(11) Laurent Mucchielli, op. cit., 1994, p. 462.
(12) On peut consulter les principaux objectifs et la mission du Ministère en ligne à l’adresse <www.cohésionsociale.gouv>. Consulté le 1er février 2007.
(13) Ces axes sont disponibles sur le site du Ministère de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement : <http://www.social.gouv.fr/article.php3?id_article=775#repere1>. Consulté le 1er février 2007.
(14) Loi du 1er décembre 1988 instituant le revenu minimum d'insertion (RMI).
(15) Loi no. 90-449 du 31 mai 1990 sur le droit au logement, parue au Journal Officiel le 2 juin 1990 : <http://asso.francenet.fr/cdsl/refs/lois/besson90.htm>. Consulté le 1er février 2007.

a suivre
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PostPosted: Sat Nov 24, 2007 7:39 pm    Post subject: Reply with quote

LA SOCIETE INHUMAINE
*********************
J'aurais bien pu intitulé ce bref message du nom de société des cancrelats.En fait , la fatalité qui tombe sur les gens non préparés de notre société à des changements radicaux,la société l'imcombe à des facteurs liés aux victimes et non au changement.Culturellement certains sont préparés aux changements, d'autres pas, qui les subissent et en restent victimes, parce que la société actuelle SI ELLE ANNONCE LES CHANGEMENT, NE LES PREPARE ABSOLUMENT PAS, laissant les victimes aux bons soins de la société par répartition tout en dénonçant le coût et l'inefficacité des instruments sociaux de tentative de réparation.Egoïsme de classe condamnant la Solidarité en jugeant que le moindre euro verséest perdu.L'égoïsme de classe contre l'espérance sociale d'un futur commun.C EST POURQUOI JE DENONCE TOUJOURS L INTERET DE QUELQUES UNS CONTRE L INTERET DE TOUS. La politique s'est faite( en France surtout) par l'intérêt de quelques uns CONTRE l'intérêt de tous, signe des temps INVERSES et DEBUT DE L ERE DU KALI YUGA, début de l'ère de L INTERET DE TOUS CONTRE L INTERET DE CERTAINS.Cela prendra encore une dizaine ou deux dizaines d'années AFIN D ARRIVER AU RETOUR DE LA VERITABLE RAISON. L'expression de la déraison rationnelle, nous la laisserons s'exprimer jusqu'au point où elle constatera que son point de conclusion est absurde.Et depuis la conclusion, ses sources rationnelels de départ mourront et disparaitront à jamais de leur imaginaire humain fût il rationnel. A ce moment là, l'espèce humaine vivra un renouveau CONTRE LE SOI DISANT PROGRES. Les avancées de la science seront mises au service de l' homme et non au service de certaine classe de puissants.Pour cela, une guerre égoïste supplémentaire aura eu lieu.

Marek
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PostPosted: Sun Nov 25, 2007 4:38 pm    Post subject: Reply with quote

Quote:
SI ELLE ANNONCE LES CHANGEMENT, NE LES PREPARE ABSOLUMENT PAS


d'ou il est bon d'ailleurs de soulever l'aspect historique du pourquoi et comment pour expliquer l'état actuel des choses et l'évidence qui suivra
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La racisation et le contrôle juridique des sans-abri en France à la fin des XIXe et XXe siècles. Deuxième partie et fin de l'article précèdent
Par : Baptiste Godrie



Nous avons constaté dans un premier article(voir plus haut) que si les discours politiques de la fin du XIXe siècle et de la fin du XXe siècle sur les sans-abri sont en rupture, le premier accentuant l’exclusion citoyenne, le second soulignant au contraire l’appartenance citoyenne, ils reposent tous deux sur un socle commun de représentations que l’on peut schématiquement ramener à l’opposition bon pauvre / mauvais pauvre et que l’on peut déceler dans l’étude des pratiques juridiques qui leur sont réservées. Nous prêterons attention aux échos que l’on peut retrouver entre la fin des XIXe et XXe siècles. Les documents juridiques considérés dans ce deuxième article correspondent, pour la période du XIXe siècle, au Code pénal de 1810 ainsi qu’à la loi de 1885 sur la relégation. Ceux considérés pour la période contemporaine sont les arrêtés anti-mendicité pris par des municipalités françaises dans les années 1990 et la nouvelle loi pour la sécurité intérieure de 2003.


Portrait d’un monde spirituel,
James Helmer, 2007.
Certains droits réservés.

I Le code Pénal et la loi sur la relégation
Le Code pénal de 1810


Dans le Code pénal de 1810, encore en vigueur à la fin du XIXe siècle, figurent la définition du vagabondage et les peines et sanctions qui lui sont associées. L’article 269 stipule que le vagabondage est un délit. Il est à noter que ce fait est envisagé en soi, pour lui-même et indépendamment de tout contexte social et économique qui pourrait l’expliquer. L’article suivant donne une définition du vagabondage(2).
Celle-ci n’a connu que peu ou pas d’évolution depuis l’Ancien Régime.
Absence de domicile, de moyens d’existence, de profession et de métier et plus loin d’appartenance sociale. Le terme de «sans aveu» signifie que ces individus, ne sont pas reconnus ou avoués par un maître, un artisan qui peut se porter garant d’eux, voire pire, qu’ils sont des désavoués. Ce sont ces trois «absences» (logement, revenu, travail) qui sont déterminantes et qui définissent en creux une non-appartenance et une non-reconnaissance sociale.

Les juristes contemporains mentionnaient déjà un quatrième élément présent implicitement dans cette définition. La définition ne caractérise pas un fait précis mais une «intention délictueuse», une «présomption de délinquance(3)». C’est dire que c’est le mode de vie lui-même qui est délictueux et non les actes délinquants et ce fait est punissable en soi. L’idée est que l’état de vagabondage favorise, prépare et prédispose à commettre des délits. Le vagabond est donc considéré comme un criminel potentiel, un criminel en puissance. L’intention délictueuse se situe avant tout sur un plan moral. Il s’agit de réprimer ceux qui ne travaillent pas et qui le pourraient. Ils sont accusés d’oisiveté, coupables et punissables sans même avoir commis d’autres actes répréhensibles et/ou criminels tels qu’un vol, une agression violente ou encore une escroquerie. L’article 271 est la clé concernant les peines que peuvent encourir les vagabonds. Il stipule que le seul fait d’être vagabond est punissable de trois à six mois d’emprisonnement.

Les années 1880-1890 correspondent à une vague répressive sans précédent. Durant les années 1885 à 1895, plus de trente mille mendiants vagabonds seront prévenus pour des délits communs chaque année. L’encadrement juridique se resserre et les mesures envisagées se radicalisent au point de voter, en 1885, la loi sur la relégation dans les colonies.


L’exclusion sociale radicale: la relégation

La solution de la relégation apparaît comme une alternative à la prison, coûteuse et inefficace. Elle offre le double avantage de protéger la société en éliminant les déviants et en peuplant les colonies lointaines (Nouvelle-Calédonie et Guyane). La loi est votée le 27 mai 1885 et s’adresse aux «récidivistes anti-sociaux», ceux que le rapporteur de la loi au Sénat, M. de Verniac, nomme les «incurables du vagabondage(4)». Elle concerne les récidivistes condamnés au moins sept fois dont cinq pour vagabondage ou infraction à l’interdiction de séjour (dont deux peines au moins de plus de trois mois) et deux pour «faits qualifiés de crimes» (délits, vols, travestissement, violence).

La loi est votée à une large majorité par le Sénat (198 voix contre 20) et à une grande majorité pour la Chambre (385 contre 52). Elle opère une réduction radicale de la question de la récidive et laisse de côté la question de l’assistance et de la réforme pénitentiaire. Cette loi attire davantage l’attention sur la fréquence que sur la gravité des délits. Être condamné sept fois, c’est faire la preuve de son incorrigibilité et de l’impossibilité pour un vagabond de se réformer ou de s’amender(5). L’idée d’incorrigibilité s’inscrit dans les conceptions du déterminisme criminel et du vagabond comme être anti-social(6). Dans l’esprit du législateur, c’est bien l’irréductibilité voire le «critérium de perversité(7)» qu’il faut sanctionner. Cette loi perdra de sa force dès le début du XXe siècle et sera définitivement abandonnée en 1955.

Ainsi que nous l’avons vu dans la première partie, le discours sur l’exclusion et la grande pauvreté se pose, dans la seconde moitié du XXe siècle, en rupture complète par rapport à ces discours racisants et ces pratiques répressives, accentuant au contraire l’importance de l’insertion croissante dans la collectivité, et introduisant avec force les idées de responsabilité collective et de solidarité nationale. Qu’en est-il des pratiques juridiques contemporaines à l’égard des sans-abri? Nous porterons notre regard sur les arrêtés anti-mendicité et la nouvelle loi sur la sécurité intérieure de 2003.


II Les arrêtés anti-mendicité et la nouvelle loi sur la sécurité intérieure de 2003
Les arrêtés anti-mendicité "8"

Après sa disparition du Code pénal en 1994, la question de la mendicité se pose désormais à l’échelle des municipalités(9) et beaucoup d’entre elles vont trouver une réponse dans les «arrêtés anti-mendicité». Le point essentiel qui justifie ces arrêtés de lutte contre la mendicité est le maintien de la tranquillité(10). L’analyse de ces arrêtés permet d’identifier des représentations et des formulations directement héritées du XIXe siècle. Ils soulignent la gêne physique occasionnée par ces individus, incriminent le comportement «dangereux», qui dégrade «l’hygiène des espaces publics» et contrevient aux mœurs (c’est «le comportement indécent», «la tenue contrevenant aux bonnes mœurs», «incitant à la débauche(11)»).

Ces éléments sont révélateurs. Ils dessinent en plein le portrait des mendiants dangereux (en groupe, débauchés, dépravés, sales, alcooliques, bruyants, menaçants, avec des animaux, qui sentent mauvais et gâchent le paysage urbain), c’est-à-dire les mauvais pauvres, et en creux, les bons pauvres, c’est-à-dire les mendiants qui ne boivent pas, qui se font discrets, qui se taisent, qui sont isolés, propres et qui ont des comportements «moraux». De nombreux arrêtés ont été déclarés illégaux par des Cours Administratives d’Appel car jugés trop limitatifs du point de vue des libertés publiques.

Alors que le délit de vagabondage est aboli en 1994, la nouvelle loi sur la sécurité intérieure votée en 2003 renoue avec les dispositions de ce Code et contribue à perpétuer les représentations qui lui sont attachées.

La nouvelle loi sur la sécurité intérieure

Les articles 22 et 23 donnent un nouveau cadre juridique à la lutte contre les «formes nouvelles et spécifiques de mendicité». Dans le texte, ces mesures sont présentées comme des mesures touchant principalement «l'exploitation de la misère par des filières mafieuses(12)». Plus spécifiquement, l'article 23 a pour objectif de combattre les «demandes de fonds sous contrainte», «notamment sous la menace d'animaux dangereux».
«L'objectif poursuivi est – d’après la loi - de ne prendre en compte que ces formes de mendicité ciblées, qui se caractérisent par l'intimidation. Pour y parvenir, cette incrimination repose sur des critères objectifs(13) comme la menace d'animaux dangereux ou la mendicité agressive en réunion.»

La peine encourue est de six mois d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende(14). On retrouve le même genre de disposition qui figurait dans l’article 276 du Code pénal, notamment en ce qui concerne la mendicité en réunion.

Le texte pose un certain nombre de questions. La «mendicité agressive» y est présentée comme un «critère objectif». Que signifie mendier agressivement? Sur quels critères juger du caractère dangereux et menaçant des mendiants? Il semble qu’il faille ici s’en tenir au pouvoir du policier et à son appréciation subjective. La seconde question concerne non plus le plan strictement juridique mais le plan matériel. Comment réunir 3750 euros lorsqu’on est à la rue? Donner une telle amende apparaît en soi contradictoire avec le fait de n’avoir pas de ressources et d’en être réduit à mendier. Comment envisager que l’amende et la peine aient des vertus dissuasives lorsqu’il est question de la satisfaction des besoins vitaux?

Conclusion


Le constat que nous dressons après l’analyse des discours politiques et des pratiques juridiques des deux périodes est que ces discours, si facilement opposables, reposent en fait sur un socle commun de représentations et de pratiques juridiques d’exclusion. En effet, au cœur des arrêtés anti-mendicité et de la loi sur la sécurité intérieure demeurent des façons d’appréhender la pauvreté et le vagabondage ainsi que des pratiques juridiques envers ces catégories qui se placent davantage en continuité qu’en rupture avec le XIXe siècle. Ces pratiques reposent sur un même socle, sur une même volonté d’exclure et de sanctionner pénalement les sans-abri. Elles trouvent leur racine dans une idéologie commune sous-jacente qui opère une séparation entre pauvres méritants et mauvais pauvres.

Les pratiques juridiques de la fin du XIXe apparaissent remarquablement cohérentes avec le discours racisant d’exclusion des vagabonds, tenu tant sur le plan politique et officiel que sur le plan scientifique par les experts de tous horizons. En revanche, la rupture entre les discours d’inclusion citoyenne et d’insertion sociale et le traitement pénal actuel se révèle flagrante. Ces pratiques juridiques contemporaines de pénalisation de la misère sont héritées du siècle passé.

L’étude, conduite ici sur les pratiques juridiques, mériterait une analyse plus large en termes de configurations historiques et une comparaison plus poussée des politiques publiques aux deux époques sur les thèmes du logement, de la santé, de l’emploi, etc. Ces analyses complémentaires permettraient une analyse plus fine des ruptures et des continuités dans le regard porté et les actions menées aujourd’hui envers la grande pauvreté et les sans-abri.


source:
(1) Voir l’article: « La racisation et le contrôle juridique des sans-abri en France à la fin des XIXe et XXe siècles. Première partie » paru dans le numéro précédent.
(2) Article 270 du Code pénal de 1810 : «Les vagabonds ou gens sans aveu sont ceux qui n'ont ni domicile certain, ni moyen de subsistance, et qui n'exercent habituellement ni métier ni profession».
(3) Renault Marie-Hélène, «Vagabondage et mendicité. Délits périmés, réalité quotidienne», Revue historique, 606, avril / juin 1998, Paris, P.U.F., p.287.
(4) Cité par Wagniart Jean-François, op. cit., 1999, p. 118. Nous suivons dans ce paragraphe les indications qu’il donne sur cette loi pp. 118-128.
(5) Kaluszynski Martine, La République à l’épreuve du crime. La construction du crime comme objet politique 1880-1920, CGDJ, Paris, Droit et société, série politique, 2002, p.177.
(6) «Il est anti-social parce que le vagabondage mène au vol, à l’escroquerie, au crime. Rien de plus naturel.», Pagnier Armand, op. cit., 1910, p. 52.
(7) Teisseire Édouard, La transportation pénale et la relégation, Paris, 1893, p. 269 cité par Kaluszunski Martine, op. cit., 2002, p.177.
"8" Cette question a été posée par Bertrand Valérie, «La mendicité et l’état dangereux : l’historicité des représentations sociales dans le discours juridique», Connexions, no. 80, 2003-2, pp. 137- 154. L’idée centrale de son article est que ces arrêtés véhiculent et «réactualisent une notion longtemps utilisée, l’état dangereux» (p.138). Nous reprenons ici une partie de son analyse et cherchons à pousser plus loin la réflexion en articulant cette étude des représentations avec le niveau politique et la mise en discours des sans-abri afin de préciser à quel niveau se jouent les ruptures et les continuités dans les discours et les pratiques.
(9) L’article L. 2212-2 du Code Général des Collectivités Territoriales, instauré par la loi no. 2001-1062 du 15 novembre 2001 parue au Journal Officiel le 16 novembre 2001, stipule dans son article 46 que la police municipale a pour fonction d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques.
(10) Dans certains arrêtés, il est question de «troubles à l’ordre public» et de «problèmes d’hygiène et de salubrité».
(11) Les extraits sont tirés du corpus des dix-neuf arrêtés anti-mendicité pris par les municipalités françaises.
(12) Extrait du projet de loi pour la sécurité intérieure : http://www.senat.fr/leg/pjl02-030.html Consulté le 1er février 2007.
(13) Souligné par nous.
(14) Soit environ 5250 dollars canadiens.

provenance de l'article:
http://www.lepanoptique.com/page-article.php?id=276&theme=societe
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PostPosted: Thu Nov 29, 2007 9:43 am    Post subject: Reply with quote

suite du
CONTRÔLE DES POPULATIONS DU XVIII° SIECLE AU XXI° SIECLE

Voici les vices dénoncés par VIVES :


« Et puisque ces consédérations nous amènent à parler des mendiants, si on observe leur vie et leurs vices, les crimes et les délits qu’ils commettent chaque jour, on admirera plus encore qui consentira à s’occuper d’eux.
Ce qu’on leur donne est chose perdue ! D’abord ils demandent éhontément et importunément, plus pour obtenir de force que par prière. Pour cette seule raison, certains ne leur donnent pas et d’autres leur donnent pour se débarrasser de cette importunité. Sans s’inquiéter du lieu ni du temps, ils mendient même durant les offices sacrés et le saint sacrifice de la messe, empêchant les autres de vénérer attentivement et pieusement le sacrement.Ils s’insinuent dans la foule la plus dense, défigurés par leurs plaies, respirant par tout leur corps une hideur répugnante. Ils s’aiment tellement eux mêmes et se désintéressent à tel point de la santé publique qu’il leur importe peu de communiquer aux autres le germe de leurs maladies, car ils n’ont presque aucune espèce de mal qui ne soit contagieux.

Et ce n’est pas tout.On a constaté que beaucoup, à l’aide de certaines drogues provoquent et aggravent sur eux mêmes des plaies, afin de paraître plus pitoyables à ceux qui les regardent.Non seulement ils enlaidissent leurs corps de la sorte par désir de lucre, mais aussi ceux de leurs enfants et des petits que parfois même ils ont empruntés pour les traîner partout. Je sais de ces gens qui vont jusqu’à emmener des enfants dérobés et affaiblis pour émouvoir davantage la sensibilité de ceux à qui ils demandent aumône.De même encore, beaucoup qui sont sains et robustes, feignent diverses maladies ; mais s’ils se croient seuls ou que si la nécéssité en survient soudainement, ils montrent très clairement combien ils sont bien portants

Il en est qui se réfugient dans la fuite si quelqu’un veurt les guérir de leurs plaies et accidents.D’autres , oisifs se font une profession de leurs maux, pour la douceur que leur procure le profit.Ils ne veulent de nulle manière changer leur mode d’acquérir de l’argent.Et si quelqu’un veut les sortir de leur état de mendicité, ils ne mettent pas moins d’ardeur à s’en défendre que d’autres à garantir leurs richesses. Et ainsi, tout en étant déjà riches, quoique secrétement, ils demandent encore l’aumône et la reçoivent de ceux auxquels à meilleur escient, ils devraient la donner…

…ils cherchent et sollicitent les plaisirs avec plus d’avidité et s’y livrent et s’y plongent avec plus d’acharnement et plus profondément que les riches.Pareil genre de vie les rend insociables, dévergondés, voleurs et inhumains ; et les jeunes filles deviennent dissolues et impudiques.
…Ils murmurent sans contrainte, ayant toujours ces mots à la bouche « Nous sommes les pauvres de Jésus Christ », comme si le Christ reconnaissait pour sien des pauvres si éloignés de ses mœurs et de la sainteté de vie qu’il nous enseigna…Ils haïssent tous ceux qui ne leur donnent pas ou qui les morigènent.Rien ne les empêche de dérober, sinon la crainte du châtiment ou l’absence de l’occasion.Mais quand ils trouvent celle-ci, ils n’ont plus aucun respect des lois ni des magistrats
Tous pensent que leur pauvreté autorise tout…cela est prouvé par les nombreux homicides qu’ils ont commis secrètement.Et si parfois il se produit quelque émeute, personne plus qu’eux ne se rend coupable de meurtres… »

En exergue de son travail, Vives signale : « ce que j’en ai dit est pour EXHORTER LES PLUS HAUTS MAGISTRATS et les particuliers à secourir les pauvres de toute urgence POUR QU UNE TELLE SOUILLURE, UN CHANCRE AUSSI HIDEUX NE S ENRACINE ET NE S INCRUSTE PERICIEUSEMENT DANS LE CŒUR DE LEUR CITE. »

On avait bien vite compris que VIVES, authentique « humaniste » de la Renaissance n’ a aucune pitié pour ceux qui ne peuvent être que des profiteurs, des inutiles qui tirent profit de leur vagabondage, qui sont des anti chrétiens et des facteurs de désordre social. Vives ne s’intéresse pas à ce qui les a plongé dans ces situations de misère. Il ne s’inquiète que du bon ordre de la cité et exhorte les riches à donner de leur bien et leur reproche leur avarice. Mais il n’attaque pas le système dont après tout il est le produit, un produit qui a généré l’humanisme. Pour lui, le malheureux tire un profit symétrique de la vie sociale, mais caché, occulte et surtout VOLONTAIRE. Cela lui évite de se pencher sur eux sinon pour les dénoncer aux autorités pour éviter cette ‘Souillure’ d’apparaître aux yeux de citoyens si estimables tels que lui même. C’était un ami de Tomas More et d’ Erasme…..le résultat du capitalisme naissant.

a suivre

-------------------------

Aristote : "L'Homme est un être social. Il n'est complet que dans l'association domestique, et cette association comprend trois éléments : l'homme, qui commande la famille, la femme, qui la perpétue, et l'esclave, qui la sert."

Sang bienfaiteur.

Le sang de gladiateur avait la réputation de guérir toutes sortes de maladies. Après chaque combat, on voyait les vieillards, les malades, les infirmes, se précipiter sur les cadavres encore chauds et boire avidement le sang qui coulait de leurs blessures.

Gladiateur, la belle vie...
Les suicides y étaient nombreux. Surveillés et sans armes, il leur fallait user, pour se tuer, d'ingéniosité. Les uns se broyaient la tête en l'engageant dans une roue de voiture, mais la plupart se faisaient étrangler par leurs camarades.

Platon :
"Je ne vois que deux expédients : le premier, de ne point avoir d'esclaves d'une seule et même nation, mais, autant qu'il est possible, qui parlent entre eux différentes langues, si l'on veut qu'ils portent aisément le poids de la servitude ; le second, de bien les traiter, non seulement pour eux-mêmes, mais encore plus pour ses propres intérêts."

D'autres révoltes.
Une cinquantaine d'années avant celle de Spartacus, deux révoltes serviles eurent lieu en Sicile. L'île fut aux mains des esclaves durant 10 ans, pour une société sans maître ni esclave, avec un roi, une armée et même une monnaie...

Marché.
Entre les courgettes et les pintades, une pancarte suspendue à leur cou indiquait leur âge, leur pays d'origine, leurs aptitudes et leurs défauts. On s'enquérait de leur prix. On les dévêtait, les examinait, les tâtait pour s'assurer de leur vigueur. Hommes, femmes, enfants étaient vendus de la main à la main.

Cicéron.
A propos des combats entre romains qu'infligèrent les esclaves, Cicéron est choqué : "Qui aurait pu craindre que les citoyens romains se vissent exposés à un sort dont l'opprobre dépassait l'inhumanité ?"Oubliant qu'il avait écrit jadis : "Le Cirque vaux mieux que le Théâtre, car ce dernier amollit les cœurs, tandis que le premier familiarise avec la mort."

90.000 km de voies romaines.
Ces routes droites, à travers ses provinces, protégées, balisées de bornes, entretenues, ponctuées d'auberges, ces routes sont l'instrument essentiel du pouvoir dominateur de Rome.

Cena.
La mode romaine veut qu'on mange avec les doigts, et quoi de mieux, pour s'essuyer les mains, que les cheveux longs des esclaves.
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PostPosted: Thu Nov 29, 2007 1:39 pm    Post subject: Reply with quote

Pour chaque député non réélu, les Français devront payer 417 120 euros
Soit : 60 mois x 6952 euros.
C’est la nouvelle indemnité chômage des députés !
La plupart des médias n’en parlent pas
A l’issue des 5 ans d’indemnités, les députés non réélus percevront "à vie" 20% de ce traitement : soit 1390 euros par mois.
Alors, faîtes des efforts, travaillez plus pour payer des impôts qui serviront à payer les "golden parachutes" de nos députés.
Mais pourquoi 5 ans, me direz-vous ? C’est précisément le temps d’une alternance législative.

Ce vote intervient au moment où les candidats nous parlent des efforts que devront consentir les Français pour réduire la dette et dénoncent le train de vie dispendieux de l’Etat !

L’information sur la nouvelle indemnité "chômage" des députés a été révélée par nos amis du Canard Enchaîné le 7 février 2007. Puis reprise et précisée par le Midi Libre, le 1er Mars 2007. Curieusement, ce sont les seuls médias à en avoir parlé. Silence total du côté des télés, radios ou des autres journaux, habituellement pressés de dénoncer les parachutes en or de certains grands patrons (certes avec raison...).

Pourquoi se taisent-ils sur cette affaire ? Sans doute parce que cette loi a été votée en douce, par tous les groupes politiques, UMP, PS, UDF et PCF

Jean-Louis Debré a fait voter à l’unanimité et dans le silence complet, une loi pour que désormais, un député non réélu touche pendant 60 mois - au lieu de 6 mois - son indemnité mensuelle nette qui est, à ce jour, (selon le site de l’Assemblée Nationale) de 5178 euros, soit 6952 euros brut.
Chaque député non réélu coûte donc aux Français 417.180 euros sur 5 ans !
Ces indemnités ont été attribuées aux députés et définies par l’ordonnance n° 58-1210 du 13 décembre 1958.
L’indemnité de base est calculée "par référence au traitement des fonctionnaires occupant des emplois de l’État classés dans la catégorie présentement dite hors échelle. Elle est égale à la moyenne du traitement le plus bas et du traitement le plus élevé de cette catégorie", ce qui correspond au traitement d’un conseiller d’État ayant moins d’une année d’ancienneté dans son grade. S’y ajoute l’indemnité de résidence, comme pour les fonctionnaires, au taux de 3 %.
Selon l’article 2 de l’ordonnance précitée : "L’indemnité parlementaire est complétée par une indemnité dite de fonction".
Le montant de cette indemnité est égal au quart du montant de l’indemnité parlementaire (indemnité parlementaire proprement dite majorée de l’indemnité de résidence).

Depuis le 1er février 2007, les indemnités mensuelles brutes sont les suivantes :
- Indemnité de base : 5400,32 euros
- Indemnité de résidence (3 %) : 162,01 euros
- Indemnité de fonction (25 % du total) : 1390,58 euros
Soit brut mensuel 6952,91 euros.

Retenues obligatoires devant être déduites du brut mensuel diverses retenues :
- Cotisation à la caisse des pensions pendant les 15 premières années de mandat : 1153,08 euros ;
- Contribution exceptionnelle de solidarité : 55,62 Euros ;
- Contribution sociale généralisée et contribution au remboursement de la dette sociale : 539,55 euros ;
- Cotisation au fonds de garantie de ressources : 27,00 euros.
Soit net mensuel 5177,66 euros.

Avant de quitter la présidence de l’Assemblée Nationale, Jean Louis Debré, nouveau président du conseil constitutionnel, a fait un joli cadeau à ses amis députés de tous les partis !

Bien entendu cette généreuse "indemnité chômage" est totalement inconditionnelle, et l’heureux bénéficiaire de cette jolie rémunération de 5 ans, n’est tenu à aucun engagement quelconque, comme par exemple, justifier de la recherche d’un nouvel emploi, d’une visite mensuelle auprès d’un conseiller ANPE, ou d’une activité justifiant cette "aide sociale"... bref, tout ce qui est demandé à des chômeurs ordinaires.

source
sur RMC par JJ BOURDIN

ordonnance
http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/PPFAG.htm

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En contraste
Jacques Cotta, 7 millions de travailleurs pauvres, la face cachée des temps modernes

Le journaliste Jacques Cotta a publié chez Fayard, le 27 septembre, un récit-essai sur une population française oubliée : les 7 millions de travailleurs pauvres : "7 millions de travailleurs pauvres. La face cachée des temps modernes".

Il y décrit la vie au quotidien d'hommes et de femmes sans logis qui, la plupart du temps, errent chaque soir pour trouver un logement digne de ce nom, cherchent de quoi manger et désirent se laver ; ces mêmes personnes qui travaillent chaque jour pour un salaire dérisoire.

Crise du logement oblige, ces travailleurs pauvres sont victimes de la gentrification, terme barbare mais urbain, leur faible niveau de revenus les excluant de la ville mais aussi de la périphérie des villes. De plus en plus rejetées dans le rural, ces personnes se voient rejeter de la possibilité d'avoir un travail stable du fait de la difficulté à se déplacer par les modes de transports en commun, leur accès à la culture demeure limité, ne parlons même pas d'un accès à Internet digne de ce nom. Le livre de Jacques Cotta évoque ces gens-là, ceux qui n'ont pas d'organisations représentatives, ceux qui se taisent, dans la société française, qui n'existent pas sauf dans des statistiques liées à des revenus : Malgré les apparences, statistiquement, il y a là des hommes et des femmes directement concernés que je ne peux repérer. Ils sont en effet 7 millions de France à connaître cette pauvreté, à ne pouvoir se nourrir, subvenir à leurs besoins élémentaires, se loger. Plus de 3 sans domicile fixe sur 10 ont un boulot et pourtant, comme l'homme que j'ai quitté à l'instant, cherchent soir après soir où dormir. Comment les reconnaître alors qu'ils sont comme vous, comme tout le monde, comme moi ?"

Statistiquement en France, plus de 7 millions de salariés perçoivent un salaire inférieur à 722 euros par mois et se trouvent dans l'incapacité de se nourrir, de se loger ou de s'habiller décemment, de même que leur famille. Plus de 12 millions ont moins de 843 euros de revenu mensuel. Entre la moitié et les deux tiers des femmes qui travaillent ont un contrat d'intégration (CES, CIE, CES...) et touchent moins de 750 euros par mois, ont un enfant, vivent seules ou avec un conjoint au chômage et forment 90 % des familles monoparentales.

Alors que la France n'a jamais été aussi riche - le Produit Intérieur Brut est en progression constante depuis le début des années 1990 - la précarité s'est développée sur un mode exponentiel. En 10 ans, l'intérim a augmenté de 130 %, le nombre de CDD de 60 %, les CDI de seulement 2 %. Plus d'un million de personnes bénéficient du RMI, plus de 500 000 de l'allocation solidarité.

http://blog.jeanlucraymond.net/post/2006/09/28/Jacques-Cotta-7-millions-de-travailleurs-pauvres-la-face-cachee-des-temps-modernes
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Simon du Fleuve



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PostPosted: Thu Nov 29, 2007 10:39 pm    Post subject: Reply with quote

pop-corn wrote:
En contraste
Jacques Cotta, 7 millions de travailleurs pauvres, la face cachée des temps modernes


L'émission sur ce sujet de Daniel Mermet (France Inter) :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=990
Le MP3 : http://media.la-bas.org/mp3/060927/

En passant, je vous invite à découvrir le père de la com' moderne (propaganda), "l'illustre" Edward Bernays.
Quote:

Entretien avec Normand Baillargeon autour du livre "Propaganda"d’Edward Bernays.
Qui était Edward Bernays ?
Neveu de Freud, Bernays est considéré comme le père des relations publiques. Il a inventé cette technique moderne qui consiste à plier nos esprits aux projets de certains, technique que l’on nomme communément "propagande".
Pour Bernays, la démocratie doit être pilotée par la minorité intelligente, c’est à dire, par l’élite...
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1300

Le MP3 : http://media.la-bas.org/mp3/071126/
Goebbels s'est inspiré de ses travaux pour mettre les bases théoriques de la propagande sous le Troisième Reich.
Qui est Edward Bernays ?
_________________
Peak oil, surpopulation et Bilberberg, bonjour les dégats.
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PostPosted: Fri Nov 30, 2007 2:04 pm    Post subject: Reply with quote

merci simon du fleuve.

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le social façon neo liberalisme

De la précarité à la mobilité : vers une sécurité sociale professionnelle

La réforme du contrat de travail : précarisation ou sécurisation


Après l’échec du contrat première embauche (CPE) et face à la mise en cause très sérieuse du contrat nouvelle embauche (CNE) (notamment au plan juridique), Nicolas Sarkozy a fait de la « modernisation du marché du travail », une « condition impérative pour atteindre le plein emploi ».

Il a défendu l’idée d’aller vers la création d’un « contrat unique » fusionnant tous les contrats existants dans le but affiché de lutter contre la segmentation du marché du travail.

Ce « contrat unique » devait être un contrat à durée indéterminée (CDI) assorti de droits progressifs avec l’ancienneté (c’est-à-dire en réalité très faibles au début) et de procédures de rupture très allégées. Bref, cela revenait à généraliser le principe du Contrat nouvelle embauche (CNE). N. Sarkozy reprenait ainsi une idée mise en avant par Cahuc et Kramarz en 2004 dans leur rapport intitulé : « De la précarité à la mobilité : vers une sécurité sociale professionnelle ». Ce rapport tendait à donner un contenu social-libéral au mot d’ordre de « sécurité sociale professionnelle » de la CGT dont on sait qu’il est aussi influencé par l’idée de sécurité d’emploi ou de formation née dans les rangs du PCF.

Cependant, le projet de « contrat unique » a soulevé de nombreuses protestations, largement dans les rangs syndicaux, mais aussi dans les rangs patronaux où l’on ne tient pas à voir disparaître brutalement la palette si variée des contrats précaires jusqu’au CNE.

Habilement, Sarkozy n’a pas repris cette idée le 18 septembre devant l’Association des journalistes de la formation (AJIS), mais il a, par contre, beaucoup insisté sur l’idée de « rupture négociée », chère à Laurence Parisot. Il n’a pas hésité à faire part de son accord avec le principe de réexaminer la période d’essai à propos de la réforme du contrat.

Du côté du patronat – MEDEF, CGPME, et UPA rassemblés – on se sent donc très fort pour avancer des propositions précises censées tout à la fois « répondre aux besoins des entreprises » et faciliter l’entrée dans l’emploi.

Cela recouvre trois propositions :

1) L’allongement de la période d’essai avec un « CDI aménagé » :

Actuellement le CDI est assorti d’une période d’essai de 1 à 6 mois. Le patronat propose de la porter de 3 à 6 mois. Elle serait, de plus suivie d’une « période de validation économique répondant à l’incertitude des entreprises ». Cette seconde période pourrait durer jusqu’à 18 mois, selon la CGPME, et permettrait à l’employeur de faire valoir des perspectives d’activité incertaines pour se séparer d’un salarié.

Au total, la période probatoire imposée au salarié, avant de pouvoir bénéficier du droit commun, pourrait aller jusqu’à deux ans. On sait que c’est là la caractéristique du CNE, aujourd’hui réservé aux entreprises de moins de 20 salariés et très contesté jusqu’à l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui l’a déclaré, en quelque sorte, « hors la loi » eu égard aux règles du droit international. Seule différence : pendant les deux ans de mise à l’essai du CNE, le patron peut licencier le salarié dont il veut se séparer sans avoir à invoquer de motifs.

2) La mise en place d’un CDI « conclu pour la réalisation d’un projet précis » :


Laurence Parisot dans son livre « Besoin d’air » l’avait déjà annoncé en parlant d’un « CDI de mission à rupture précausée ». Ce CDI « comporterait une clause prévoyant l’expiration du contrat lors de la survenance d’un événement précisément défini (réalisation de l’objet pour lequel il a été conclu) ». Ce contrat serait donc automatiquement rompu à la fin du projet ou de la mission, sans que cette issue soit datée à l’avance, le motif étant préalablement défini dans le contrat de travail, par accord des parties.

Cette proposition vise à systématiser les dispositions aujourd’hui réservées au « contrat emploi export » prétendant « favoriser le développement des missions à l’exportation ». C’est un CDI d’au moins six mois soustrayant l’employeur aux règles du licenciement économique quand il doit licencier un de ses titulaires.

C’est le cas aussi du contrat dit « de chantier » par lequel un employeur peut engager un salarié en lui indiquant, dès l’embauche, que le louage de services est exclusivement lié à la réalisation d’un ouvrage ou de travaux précis mais dont la durée ne peut être préalablement définie avec certitude. Le licenciement du titulaire d’un tel contrat est, dans tous les cas, un « licenciement pour motif personnel, et non économique ». La proposition de généralisation d’un tel CDI permettrait une flexibilité maximum pour l’employeur et le licenciement deviendrait beaucoup plus difficilement contestable devant un juge.

3) Le MEDEF propose enfin – sans le préciser – de simplifier les clauses obligatoires à faire figurer dans les CDD, lesquelles, comme on le sait, sont soumises à une réglementation rigoureuse. Notamment, ils ne peuvent être conclus que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire et doivent comporter des mentions obligatoires spécifiques dont l’omission donne droit à la requalification en CDI.

Ces propositions du MEDEF, largement appuyées par l’Élysée, visent à placer les syndicats sur la défensive.

La CGT a dénoncé dans un communiqué daté du 5 octobre le fait que le MEDEF « ne tient aucun compte des désaccords exprimés par les organisations syndicales sur la création d’un « CDI aménagé » et d’un « CDI conclu pour un objet précis ». Elle réaffirme le principe que la norme doit être le CDI et que le CNE doit être abrogé.

Si on ne trouve aucune réaction précise de FO sur son site à propos de la question précise, la CFE-CGC, elle, condamne « les modalités de rupture du « CDI aménagé » et rappelle « sa profonde réserve à l’égard de cette proposition de modèle de contrat de travail dans la mesure où le modèle repose sur une notion qu’il est impossible de définir avec objectivité et de manière générique : l’étape de validation répondant aux incertitudes économiques de l’entreprise ». Et elle conclut sur le fait qu’il n’est pas question de « remettre en cause le pouvoir d’appréciation du juge prud’homal en plafonnant le montant des indemnités allouées ».

La CGC dans ce communiqué n’aborde pas la question de la durée de la période d’essai ou celle du contrat de projet. Enfin, si la CFDT rappelle la nécessité d’abroger le CNE, elle se dit prête à « redéfinir la période d’essai » qui, dit-elle, doit être d’une « durée maximale raisonnable », non sans avoir précisé que cette période « n’a pas vocation à gérer l’incertitude économique des entreprises ».

Mais elle ne se prononce pas de façon explicite sur la proposition du MEDEF de rajouter à la période d’essai rallongée une période de validation économique. Elle se prononce aussi pour « la rationalisation du nombre de contrats pour répondre aux besoins des entreprises » et demande qu’elle permette « de les rendre compréhensibles par les salariés ».

Le gouvernement a donc été, en quelque sorte, obligé de reculer sur l’idée de « contrat unique » défendu par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle. Il cherche à contourner les oppositions en avançant de nouvelles propositions de précarisation du contrat de travail au nom, prétendt- il, des impératifs de la concurrence dans une économie de moins en moins prévisible.

Cependant, avec le Medef, il se heurte à une convergence entre les syndicats pour refuser de nouvelles précarisations. Ceux-ci affirment ensemble, au contraire, l’exigence de principe de sécurisation et confirment leur attachement au CDI.

Car c’est bien, pour l’heure, le besoin de sécurisation des salariés, enfermés dans une relation si asymétrique avec les patrons « donneurs d’emploi » qui semble constituer le principal ciment de ces convergences face aux tentatives d’intégration et de division. C’est ce ciment qu’il faut absolument aider à consolider en tentant d’apporter un appui politique à cette résistance syndicale face à la ligue des intérêts patronaux et de l’État qui prétendent qu’aucune alternative à leurs propositions n’est envisageable, alors même que le statu quo n’est plus tenable. Pour aider à relever ce défi, la maquette pour une proposition de loi de sécurisation de l’emploi et de la formation (Économie et Politique numéro 630 – 631) avance quatre pistes de contre-propositions :
Sommaire Première piste : convertir les contrats précaires en CDI

Le CDI est d’autant plus menacé qu’il est cerné par la multiplication de formules de plus en plus précaires. Comment se solidariser dans les luttes pour l’emploi pour faire refluer ces formules précaires ? On mesure ici l’importance particulière d’aider à une véritable mobilisation publique pour l’abrogation du CNE et du « contrat senior ». Au-delà, c’est bien l’exigence d’une transformation graduelle en CDI de tous les autres contrats de travail qui devrait être avancée en écho à la critique par Sarkozy, lui-même, de la trop grande segmentation du marché du travail.

Comment arriver à faire prendre en main l’idée de pourcentages de conversion obligatoire, selon les branches, tous les ans ou encore celle de pénalisation, par accroissement des prélèvements d’indemnisation chômage et du prélèvement formation continue pour les contrats précaires et atypiques ? Des jonctions nouvelles sont à chercher avec le mouvement syndical sur ces questions.

Lors de la réunion au cours de laquelle le patronat a présenté ses options sur le contrat de travail, les syndicats auraient proposé :
- l’abrogation du CNE (mais pas du « contrat senior »)
- l’instauration d’un bonus - malus sur les allégements de cotisations sociales consentis aux entreprises en fonction de leurs pratiques plus ou moins vertueuses en matière de la précarité.
Sommaire Deuxième piste : le CDI, lui-même, doit être renforcé

Le moment est opportun et l’espace existe pour faire grandir l’exigence d’une extension considérable des protections qui entourent le CDI, en particulier celles concernant les licenciements, et cela dès les premières années.

Dans quelle mesure la question de la période d’essai ne devrait-elle pas être traitée en relation étroite avec la nécessité d’insérer le CDI dans un processus de sécurisation comme l’avance la maquette pour une proposition de loi de sécurisation de l’emploi et de la formation ?

Cela concerne plus particulièrement :
- l’affiliation automatique de chaque résident, après l’âge de fin d’obligation scolaire, à un service public et social de sécurisation de l’emploi et de la formation.
- le soutien par ce service d’un statut de sécurisation et de promotion des travailleurs.
Sommaire Troisième piste : la sous-traitance, les discriminations à l’emploi

La colère face au traitement scandaleux des salariés de la soustraitance, comme à propos du plan Power 8 avec Airbus, de la construction navale, ou encore de l’industrie automobile, comme la protestation grandissante contre les discriminations à l’emploi (de genre, de génération, d’origine ethnique ou géographique) constitueraient aussi des points d’appui pour la bataille de réforme du contrat.
Sommaire Quatrième piste : l’hypothèse de « contrats de pluri-activité »

Le contexte actuel pourrait être propice à l’avancée de l’idée d’expérimenter un nouveau contrat de pluriactivité et de sécurisation emploi-formation avec l’appel à de nouveaux types de groupements d’employeurs. De tels contrats, qui seraient maintenus avec le passage des travailleurs concernés d’une entreprise à une autre, d’une entreprise à une institution de formation continue jusqu’à un retour à un nouvel emploi, ne seraient-ils pas la bonne riposte à l’expérimentation en cours des contrats de transition professionnelle (CTP) ? Ceux-ci sont conçus pour ouvrir la voie aux principes de séparabilité avancés par le patronat, moyennant une sécurisation misérable et ne conduisant pas nécessairement à l’emploi et à l’essor des qualifications, mais ouvrent grande la voie au déclassement et à la dévalorisation salariale.

article Yves Dimicoli
- Membre du Comité Exécutif National
http://domik.blog.20minutes.fr/archive/2007/11/29/la-reforme-du-contrat-de-travail.html
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PostPosted: Fri Nov 30, 2007 7:36 pm    Post subject: Reply with quote

si vous croyez que vous êtes exploité , vous pourrez toujours vous consoler en sachant que vous faite le bonheur de celui que vous avez élus pour penser a votre place a savoir l'élus de votre coeur Nicolas Sarkozy

Capital décembre 2007

"Adieu Corona et tête de veau, chères à Chirac.Le nouveau président se nourrit de yaourts et de chocolats.Mais se rattrape sur le shopping de luxe.Et dans les bureaux, internet et écrans plats fleurissent.

La dernière fois que Nicolas Sarkosy a passé la porte de Hilditch and Key, sous les arcades de la rue de Rivoli, c'était deux jours avant son investiture.Il y a acheté une dizaine de chemises.A rayures rouges, imprimées de petits carreaux, bleu clair sans motif...Comme Karl Lagerfeld, Michel David-Weill et trois générations de Rotschild, le président apprécie le tissu souple, découpé à la main, et les boutons de nacre, vendus dans cette boutique anglaise. Prix à l'unité : 129 e, à quoi il faut ajouter 30 e, car le chef de l'Etat se toque de faire broder ses initiales sous la poche, à la manière des gens biens nés.

Le nouveau locataire de l'Elysée aime le luxe et ne s'en cache pas.Alors que son prédécesseur se complaisait sous les dorures du "château", appréciant la bonne chère, le service au cordeau et la tranquilité des jardins, le quinquagénaire tout juste divorcé préfère sa collection de Rolex et l'écran plat de 132 cm installé dans son bureau.autre style de vie, autre ambiance.Depuis que N.Sarkosy s'est installé rue du Faubourg-Saint-honoré, le palais a pris des airs de start-up.Sa directrice de cabinet se déplace en trottinette électrique sous les lambris, ses conseillers sont vissés à leurs smartphones et les plateaux-repas ont remplacé les copieux déjeuners servis dans de la porcelaine de Sèvres."On bosse" se rengorge Franck Louvier, le conseiller en communication.En apparence cette frénésie coûte cher : le mois dernier l'Elysée a annoncé à la commission des finances de l'Assemblée nationale que son budget s'élèverait à 100 millions d'euros en 2008, contre une trentaine les années précédentes.Mais ce triplement s'explique par l'intégration de dépenses qui étaient jusqu'à présent prises en charge par plusieurs ministères.En particulier les salaires des nombreux fonctionnaires détachés.

L'Elysée a-t-il profité de cette remise à plat - longtemps réclamée au nom de la transparence par René Dosière, député apparenté PS et auteur de "L'argent caché de l'Elysée"(Ed du Seuil) - pour augmenter discrètement ses dépenses ? "Non, répond Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de Sarkosy.Sous Chirac, elles étaient en réalité supérieures à 90 millions d'euros.Mais comme il n'y avait pas de logiciel de gestion, les comptes n'étaient pas précis"Incroyable mais vrai.
Il faut dire aussi que l'ex -maire de Neuilly sur Seine vient de bénéficier d'une augmentation dont aucun cadre n'oserait rêver.Son salaire, on le sait, est passé de 7 084 à 19 331 Euros net par mois, soit un bond de 172% très exactement.
"Maintenant, le président paie les charges de son appartement à l'Elysée, sa garde-robe, ses vacances et ses sorties privées", jure Emmanuelle Mignon.Elle ne précise pas s'il règle rubis sur l'ongle dentifrices antigingivite et brushings parfais, réalisés deux fois par mois par Salima, sa coiffeuse depuis 10 ans.
Salariée chez Alexandre Zouari(qui compte Deneuve et Adjani dans sa clientèle), elle se déplace à l'Elysée pour 300 euros en semaine, 500 le w-e.Si le président paie vraiment avec sa carte Gold ou son chèquier, alors ce sera une nouveauté dans la maison.Ses prédécesseurs, eux, étaient plutôt adeptes du liquide.
Le renflouement de sa fiche de paie devrait permettre à notre homme d'assouvir son goût pour le shopping.Comme son ex-épouse, qui prisait les virées au Bon Marché, les robes Prada et la Crème de la mer à 500 euros les 100 ml, Nicolas apprécie les meilleurs couturiers.Il n'est pas rare que sa secrétaire personnelle appelle Dior, av Montaigne, pour "privatiser" la boutique sur les coups de 20-21 heures.C'est là qu'il choisit ses costumes à environ 1 500 euros pièce.Mais le chef de l'Etat n'est pas toujours fidèle à cette marque de LVMH puisqu'il se procure aussi des complets sur mesure auprès des frères Boglioli, tailleurs italiens distribués par les boutiques Victoire, très appréciés par Bill Clinton et Mike Jagger.
Cet accro du footing est aussi très sensible à la qualité de sa tenue de sport.Les baskets? des Nike Air Requin, modèle dernier cri à 150 euros, qu'il doit changer 4 fois par an, s'il ne veux pas se tasser les vertèbres"Les Asics à 80 euros seraient bien mieux pour son dos"conseille un vendeur de Décathlon.Pour le reste : le sportif trotte en short Nike à 25 euros et chaussettes de la même marque.Il a également acheté un jogging blanc chez Ralph Lauren, mais aucun badaud ne l'a encore vu dans cet accoutrement du côté du bois de Boulogne.
Avec son nouvel et bel argent, Sarkosy pourra aussi continuer à collectionner les stylos Montblanc et les montres de luxe qu'il porte parfois façon "racaille" par dessus le tissu de sa chemise.Il en possède déjà de fort jolies : Rolex Daytona en acier sur fond noir à 6 300 euros, Breitling Navitimer à 3 640 euros, réveil du tsar de Breguet à 28 000 euros...
En plus de ces petites folies, le patron est gourmand en personnel.341 cerbères veillent nuit et jour sur sa sécurité.C'est huit de plus que sous Chirac."Mais Sarkosy se déplace quatre fois plus.En six mois, il a déjà fait 47 voyages" justifie sa directrice de cabinet.Comme le nouveau président reçoit 1 800 missives par jour, soit 2 fois plus que son prédécesseur, il a fallu affecter 12 agents supplémentaires au service de la correspondance qui en comptait déjà 107, rien que pour décacheter, trier et répondre sur papier à en-tête de la présidence.Le site Internet diffusant en boucle ses discours et les interventions de son porte parole mobilise 4 temps pleins.enfin le chef de l'Etat s'est entouré de 49 conseillers, contre 45 auparavant, épaulés par pas moins de 125 secrétaires particulières."Certains viennent du privé.Il a fallu se donner les moyens de les attirer au palais", remarque un député UMP.Sans doute est-ce la raison pour laquelle l'envelooppe salariale des 98 contractuels est passée de 3.2 à 4.18 millions d'euros.
De même des primes distribuées chaque année à bondi de 6,9 à 7,7 millions d'euros.Ainsi l'an prochain, les charges de personnel augmenteront-elles de 13,5%, selon l'annexe au projet de loi de finances pour 2008.
Ce n'est pas tout.Il a aussi fallu dépoussiérer les bureaux.Deux semaines après l'investiture, un conseiller sur deux n'était pas encore connecté à Internet : un prestataire extérieur a effectué fissa les branchements sur Numericable et installé le logiciel de mails Outlook, jusqu'àlors inexsistant.Un ingénieur politchnicien a été débauché du ministère de la Défense pour diriger le service informatique et assurer la sécurité des communications.Dans la foulée 50 smartphones de la marque HTC ont été distribués au cabinet et aux chefs des différents services.Coût de l'opération, selon nos calculs 20 000 euros.Une dizaine d'écrans plats Philips etToshiba ont aussi été installés dans certains bureaux.Le porte-parole David Martinon, l'expert en culture Georges-Marc Benamou ou encore la directrice de cabinet en ont bénéficié "Ce sont des prêts à des fins promotionnelles.L'Elysée n'a rien déboursé" plaide cette dernière.

Une chose est sûre : contrairement à Chirac, qui se délectait d'escargots à l'ail et d'agneau rosé aux fines herbes, Sarkosy ne coûte pas cher en bonne chère "Le président n'aime pas manger : il grignote ,regrette hugo Desnoyer, l'un des bouchers qui fournissent le "château".Fromage blanc à l'aspartame, yaourts, copeaux de mimolette, oeuf à la coque...
Nicolas n'a qu'un péché mignon : le cacao.aussi craque-t-il pour les ganaches de la Maison du chocolat, que ses intendants lui achètent par boîte de 500 grs.Quant aux sommeliers, ils dépriment dans la cave élyséenne.Leurs boss carbure à l'Evian et ne s'autorise même pas une petite goutte pour s'endormir.Les temps ont bien changé.......

(Olivia Elkaim).
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PostPosted: Sun Dec 02, 2007 11:31 pm    Post subject: Reply with quote

suite contrôle des populations

LES DURS TEMPS

Les Monarchies du XVI° siècle vont édicter un système pénal très dur pour les mendiants et vagabonds. Il faut comprendre qu’est vagabond et mendiant celui qui ne trouve pas sa place stable dans la société.Il ne ressort d’aucun ordre, et à ce titre il crée du désordre…

Bers 1525-1530, les premières lois contre le vagabondage et les pauvres apparaissent. Ces lois sont très similaires.
En Angleterre , en vertu d’une loi de 1531, « tous mendiants valides qui sont rencontrés sans justifier du travail qui leur faisait gagner leur vie « sont attachés derrière une charrette et fouettés « jusqu’à ce que le sang coulat ».

La loi de 1536 ordonne de fouetter, puis de renvoyer au lieu de naissance les mendiants et vagabonds.En cas de récidive, l’oreille droite est entièrement coupée. S’il s recommençaient, ils étaient condamnés à mort COMME ENNEMIS DE LA SOCIETE.

Nous voyons bien que la société de l’époque pour contrôler cette instabilité renvoie à son « Foyer » ( le feu) d’origine afin qu’il soit soumis à son Prince, que celui ci soit le nouveau bourgeois ou l’ancien seigneur. Si le fugitif est un criminel, il retrouve ainsi naturellement son Juge.

En 1547, un statut porte contre les vagabonds des peines atroces :

« Tout homme ou femme qui vivrait sans rien faire pendant TROIS JOURS serait en vagabondage, aura la lettre V imprimée sur la poitrine avec fer rouge et ADJUGE ESCLAVE DURANT DEUX ANS, à la personne qui l’aura fait arrêter.Le ( nouveau) Maître ne doit nourrir son esclave que de pain et d’eau et le forcer au travail par des coups et en l’enchaînant », il « peut vendre ou louer cet esclave ». Si personne ne réclame ces vagabonds, ils seront « reconduits au lieu de leur naissance » »où on LES GARDERA A LA CHAÎNE ». »S’ils ont donné fausse indication de lieu, on les marquera au visage de la lettre S, et seront adjugez esclaves aux habitants du bourg où ils auront été conduits »
« Le Maître a le pouvoir de passer anneau de fer au cou, braz ou iambe de son esclave pour prévenir son évasion ».

En 1572, une loi porte que « Toutes les personnes valides en état de vagabondage et de mendicité seront la première fois fouettées GRIEVEMENT et auront le cartilage de l’oreille droite brûlé au fer chaud »

La loi définit ce qu’est un vagabond « sont réputés fainéants, mendiants valides et vagabonds, tous individus jouissant de tous leurs membres, capables de travailler, n’ayant ni terre ni maîtres, ( et oh les anars, qu’en pensez vous ? icon_tresfache.gif ), ne faisant aucun commerce, ni métier légitime, et tous ouvriers ordinaires, valides et sains de corps, oisifs et refusant de travailler moyennant le prix de journée COMMUNEMENT accordé »

Le statut du 19 décembre 1601, 43° année du règne d’ Elisabeth est la codification la plus marquante du droit aux secours :

Assumer ces secours, alimentés par une taxe spéciale revient aux paroisses .Les indigents valides se voient octroyer du travail à domicile.

Une ordonnance de François Ier en France d’Août 1536 qui ordonne « que ceux qui seront mendiants valides seront contraints à besogner et labourer pour gagner leur vie ; et où il auroit défauts ou abus desdits mendiants valides, chacun pourra les prendre ou faire prendre et les mener à la prochaine justice, pour les punir et corriger publiquement de verges et de fouets »

Henri II par son édit de 1547 divise les indigents en trois classes : les valides vagabonds, les invalides domiciliés et les invalides sans feu ni lieu ( sans origine).Les secours doivent être assumés par les paroisses et l’édit stipule « Les pauvres qui malgré les secours à eux attribués, iront par la ville quester et mendier, eux ou leurs enfants, seront punis, les grands du fouet, et des verges les petits enfants »


Dans les Pays bas, le système pénal change peu : certaines mutilation ont cessé d’avoir cours, les peines corporelles et la peine de mort avec un concours effrayant accessoire est toujours prodiguée.

PREMIERES MESURES ADMINISTRATIVES

Dans certaines villes, l’administration de la bienfaisance est centralisée au lieu de rester paroissiale. Seuls les vieillards et infirmes sont autorisés à mendier. Mendier en dehors de son domicile devient du vagabondage puni de peine corporelle.
Les Egyptiens et Zingaris ( lisez Romanichels) encourent la peine de mort.

LES TORTURES

A la fin du XVI° siècle la torture peut « arracher l’aveu qui est preuve complète « se généralise et peut servir
- A savoir de la bouche d’un vagabond s’il n’a pas commis un crime quelque part
Car il y a présupposé de conduite criminelle au vagabondage.

LA MISE A PART-SUITE

Pour les conventionnels, la mendicité n’est un délit que pour ceux qui la préfèrent au travail.
La Société doit du travail à ceux auxquels il est nécessaire pour vivre et ne peuvent s’en procurer sans elle.La Société doit forcer au travail ceux qui pouvant travailler, s’y refusent.

Le Comité de mendicité de la Convention propose de remplacer les dépôts de mendicité par des maisons de correction.Toutes les autres peines sont remplacées par la « transportation au delà des mers ».

Deux mois plus tard (30 mai –13 juin 1790) des ateliers de secours sont créés par décret pour occuper les indigents, ateliers où les prix courants du travail devait toujours être inférieur aux prix du pays.

L’Assemblée législative mit à son tour un comité de secours dont les axiomes étaient :
Tout homme à droit à sa subsistance par le travail s’il est valide, des secours gratuits s’il n’est pas en état de travailler ; l’asssitance du pauvre est une charge nationale.

Les dépôts de mendicité furent réintroduits par l’ Empire par décret du 5 juillet 1808, dans chaque département.
« la mendicité sera défendue dans tout le territoire de l’ Empire » (article 1 du décret)

Des colonies agricoles sont fondées sous l’égide des maisons de répression mais échouent généralement.
Les dépôts de mendicité sont maintenus dans les années 1820. En Belgique, Quételet mentionne «
A nombres égaux, il est mort dans les dépôts de mendicité quatre fois et demie autant d’individus que dans le reste du Royaume » (1827)

Le pauvre continue donc de faire peur. Les physiocrates les dénoncent comme « une frein au développement d’une grande agriculture » car ils sont soupçonnés d’être à la source de l’incendie des récoltes et des chaumières…

Les habitants des campagnes se plaignent du « vandalisme des mendiants et vagabonds » en même temps que du peu d’effet de la législation répressive…

« On ruine les bois, on vole les épis ( !), les légumes au plat pays ; le laboureur, l’artisan, le négociant et le magistrat même se plaignent des aumônes forcées qu’ils sont obligés de donner aux mendiants valides et gens sans aveu.. »

LA CORRECTION

Dans les maisons de renfermement, on « rééduque » le fainéant puisqu ‘il est valide et mendie au lieu de travailler.On utilise des techniques qui rappellent certains mode de torture et passe par le réapprentissage de la religion.
« L’univers particulier que créent les hôpitaux généraux est un univers religieux ».
Les messes,confessions et communions sont précisées dans le règlement.
On fait alterner travail et pri ères comme dans un couvent.

Colbert a fait construire dans toute la France des hôpitaux généraux couplés avec des manufactures, « œuvre si méritoire devant Dieu et si utile à l’ Etat ».

Cette main d’œuvre est astreinte à une rigoureuse discipline matérielle et morale assurant la continuité, l’efficacité, la probité.
Les ouvriers sont les soldats de cette armée industrielle qui doit assurer la grandeur et la puissance de l’Etat.
Ils sont les instruments de l’œuvre d’ensemble présidée par la Royauté.
« Parfois la main d’œuvre civile est mise en réquisition, on oblige les personnes sans occupation, les ouvrières et même les enfants depuis 10 ans à travailler dans les villes et bourgs aux ateliers de serge, des bas d’estame et des points de France, sous peine de poursuites et d’amendes »

Le compagnon doit assister tous les jours à la messe.Le soir on fait des lectures pieuses.Les ouvriers des hôpitaux doivent communier, réciter le chapelet et ne sortent que le dimanche après messe.Tout blasphème, jurement est puni d’amende.
Colbert fait diminuer le nombre de jours fériés qui « ruinent l’ouvrier en fête ».

On cherche bien évidemment à utiliser une main d’œuvre à bon marché sous le couvert d’une bonne conscience.

La maison de correction est donc une source de travail servile et bon marché qui échappe aux entraves corporatistes.

« Pour conserver des ouvriers qu’ils avaient formés, les industriels refusaient de laisser partir les détenus et s’employaient à en augmenter le nombre ».La gendarmerie faisait colloquer de force adultes et enfants qui, enfermés, devaient renoncer à recouvrer la liberté. Un enfant de huit ans qui avait demandé une pomme à une verdurière avait été arrêté pour mendicité et mené à Lille pour être envoyé à Dunkerque et devenir mousse.La marine l’avait refusé, le trouvant malade et renvoyé à Vilvorde. Il avait fallu deux années à la direction des Hospices pour faire libérer l’infortuné…

Des malheureux étaient mis en pension chez des particulier ( Flandres) à la suite d’une adjudication publique..
« Ces adjudications, dit mr le commissaire de Roulers se faisaient à peu près de la même manière que la location ou vente d’un objet mobilier ou d’un animal domestique.Les amateurs, appelés par les moyens de la publicité ordinaires, assistaient très nombreux à cette opération.Les pauvres qu’il s’agissait de mettre en pension subissaient une sorte d’exposition publique ; chacun était admis à supputer les charges résultant de chaque infirmité et les profits à tirer des forces qui restaient à chaque sujet. Souvent la mise à l’encan avait lieu au milieu des observations les plus révoltantes, et l’adjudication définitive était l’objet de plaisanteries ou d’immorales félicitations, selon que l’affaire était jugée avantageuse ou mauvaise par les assistants.Les indigents mis ainsi en pension étaient, pour la plupart, exposés à un traitement plus dur que les plus grands criminels dans les prisons les moins bien organisées »

Nous sommes au XVII et XVIII° siècle, en pleines « lumières » !!

« Lorsque certaines communes , nous dit l’abbé V*** dans une lettre adressée au département de l’Intérieur, ont des orphelins à placer, on le fait savoir publiquement, et au jour fixé, la pauvre créature, juchée sur une table ou un tonneau est exposée à l’inspection des amateurs accourus pour la louer à un prix misérable et trop souvent dans un but d’immorale spéculation.L’enfant après avoir été visité comme un cheval de réforme ou un nègre esclave, est mis à prix, et le taux de l’adjudication est déterminé d’ordinaire d’après les calculs basés sur sa constitution et le bénéfice qu’on espère pouvoir en retirer en le formant à la mendicité »

En France, le système du travail forcé de Colbert n’est pas une grande réussite. Les Hôpitaux manquent de ressources, les mendiants et les chômeurs sont créés par les guerres multiples et les crises économiques.
Les masses populaires s’opposent également à l’enfermement ( il s’agit des défavorisés des villes).
Ils aident les évasions.Les travailleurs libres et corporations voient ces manufactures d’un mauvais œil.

Le XVIII° siècle oscille entre l’enfermement et le secours à domicile, le premier n’étant pas jugé rentable
Par des industriels. En effet la suppression des secours supprimant une partie du salaire, l’industriel allait devoir en payer la totalité et donc les salaires s’accroîtraient.

(Nous allons revenir sur le cas de l’ Angleterre)
Aux Pays Bas, on peut citer comme exercice encourageant les fainéants à avoir goût au travail
Ce qui suit : la papegai soppe ( soupe de perroquet) consistait à enfermer un pauvre qui refusait de travailler dans une cave qui se remplissait lentement d’eau.Pour échapper à la noyade le malheureux devait pomper sans arrêt, ce qui était sensé lui donner le goût du travail..(Rasphuys d’ Amsterdam, cette technique fut adoptée par la Rasphuys de Gand et à la Tychthuys de Bruxelles)
Une autre technique consiste à râper du bois.

Dans les workhouses anglaises, nous dit Buret « le reclus reçoit ce qu’il faut pour ne pas mourir de faim..il achètera ce secours plus cher qu’il n’a jamais payé le prix d’exister, au prix d’un travail forcé, purement mécanique et qui est un véritable supplice : le supplice du moulin à bras.J’ai vu poursuit Buret dans plusieurs workhouses des machines de ce genre, presque toutes au repos parce qu’elles avaient mis en fuite les malheureux condamnés à le faire mouvoir et j’ai la conviction que les plus affreuses extrémités, les dernières souffrances sont préférables à une pareille charité.Aussi n’est ce pas une charité qu’on a voulu instituer mais un épouvantail de pauvres »


A la Tuchthuys de Bruxelles on punit à l’aide de nerfs de bœufs, baguettes, bâtons à battre la laine.Le directeur ramène de Liège des cordes munies de balles de plomb et reçoit des poucets de Bruges..

LA PROTESTATION

Chez les philosophes et théoriciens du droit ; chez les juristes, hommes de loi, parlementaires, il y a dans la seconde partie du XVIII° siècle une protestation contre les supplices.Il faut défaire l’affrontement physique du souverain avec le condamné.

La théorie du contrat social fait du criminel un ennemi de la société.Le droit de punir est donc déplacé du souverain à la défense de la société.

Les atrocités du souverain, vengeance contre la violation de son droit absolu, devient méthode de coercition qui doivent modifier le comportement du malfaiteur.

Le souverain écrasait le corps de celui qui avait insulté sa souveraineté.La société elle a pour ambition de rééduquer ce corps malade, par la discipline.

Après les pénitenciers ou maisons de correction du XIX° siècle, les hôpitaux généraux , l’appareil administratif de l’ état se disciplinarise à partir de la période Napoléonienne et la police est chargée de faire règner cette discipline à l’échelle de la société entière.

La relégation des ‘anormaux’ à l’abri de la vue de la société est une des bases du système disciplinaire.On va rassembler les individus pour les discipliner.
Naturellement l’individu gêné par le travail et la discipline va chercher à en sortir. Donc il faut rendre l’évasion impossible.
Le monde criminel va ainsi rejoindre le monde des vagabonds et des mendiants.

Le collège, également où le modèle du couvent apparaît comme lieu de discipline. L’internat est vanté comme le modèle d’éducation le plus parfait.

Autre lieu ‘protégé’ par la discipline, la caserne. Ainsi aussi de la manufacture et de l’usine.

Naturellement, il faut catégoriser les individus enfermés. La catégorisation est donc un second enfermement.
L’enfermement en soi crée une masse confuse. La workhouse anglaise est d’abord « un hospice ouvert aux vieillards, aux incurables et aux infirmes, une refuge pour les orphelins, un asile pour les idiots et les fous et un dépôt de mendicité pour les vagabonds et indigents valides…les enfants dormaient dans la même pièce avec des paralytiques, des phtysiques et des prostituées »

Le traitement des mendiants étaient pire dans ces maisons que celui des détenus dans les prisons où on les occupe et ils sont rémunéré et reçoivent de l’argent de poche. Dans les dépôts, les occupants sont généralement oisifs.

Le criminel libéré a devant lui une somme d’argent pour pourvoir à ses premières dépenses alors que l’infirme est comme à l’époque de son entrée, dépourvu de tout.

Comme déjà dit on commence à classifier ( l’époque est classificatrice).On crée des ‘quartiers’ dans les pénitenciers :
Quartier des ‘criminels’, des mendiants, des femmes.

Une commission belge chargée de la classification échoue dans la pratique :
« c’est en vain que l’on a essayé d ‘établir une logne de démarcation suffisamment tranchée entre mendiants et vagabonds proprement dits, et les indigents véritables, les vieillards, les infirmes, les incurables : le classement a échoué dans la pratique . »

Durant la famine des Flandres en 1848 le nombre des enfants écroués avait augmenté de manière impressionnante. On vit un grand nombre de malheureux « pour échapper à la faim, au froid et à la mort, venir demander asile aux prisons et commettre même de légers délits pour acquérir le droit d’y être reçus ». Les enfants écroués passèrent ainsi de 4398 en 1845 à 8800 en 1846 et 13049 en 1847.

Faute de locaux en nombre suffisant, la classification échoue donc. Que le ‘classement’ disloque des familles ne frappait pas les décideurs.Il y eut des protestations.Une des conditions pour être reçu dans des workhouses était justement d’être séparé de sa famille, de ses enfants, car les sexes sont séparés comme en prison.

En 1866, une loi supprima que le vagabondage soit un délit dans le but d’éloigner des dépôts les indigents valides en les soumettant à un régime plus sévère. On classifie ainsi les valides et les invalides en soumettant les premiers à un régime pénitenciaire.

LE TEMPS RYTHME


La discipline dans la rééducation des mendiants et des vagabonds exige un horaire où chaque parcelle du temps se voit octroyer une destination précise :

Premier coup de cloche : 5 heures – réveil
Second icon_razz.gifrère et ouvrage-5h30
Troisième : récréation 8 heures
4° : 8h30 ouvrage
5° à 11h45
6° : Prières et ouvrage à 13h30
7° Diner et récréation à 16 heures
8° ouvrage à 16h30
9° souper à 19 heures
10° retraite à 20 heures

Cette journée ne se distingue en rien de celles du XIX° siècle dans les usines, mais était déjà d’application dans les maisons
Depuis le XVII° siècle déjà.

En 1687, un règlement d’un hospice pour enfant prévoit :
« Lever : hiver 5h15, été :4h15 »
« En se réveillant, ils offriront leur journée à Dieu ; l’un récitera la prière à haute voix et les autres bas…les prières achevées, ils descendront pour se peigner et laver et s’en iront ensuite à la messe ( 5 ou six heures du matin).Au retour de la messe, école durant une heure, ensuite départ au travail.Diner à 11h30.
Benecite ; bonnes lectures ; grâces ;
Avant de reprendre le travail ils récitent le Veni creator
A 16 heures collation aux enfants qui en auront besoin
A 20 heures, souper
Prière et coucher à 20 heures 45 »

La discipline est liée à l’instruction religieuse qui est très poussée dans les institutions.
Dans le courant du XIX° siècle s’y ajoute de l’instruction militaire qui font de ces enfants
« pour ceux qui seront appelés au service militaire,ils auront passé d’avance par toutes les épreuves auxquelles sont soumis nos conscrits »
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PostPosted: Tue Dec 04, 2007 7:05 pm    Post subject: Reply with quote

suite :
CONTRÔLE DES POPULATIONS DU XVIII° SIECLE AU XXI° SIECLE

LA SURVEILLANCE

Le mécanisme disciplinaire impose une surveillance de tous les instants.Le lieu d’enfermement est construit en fonction de la surveillance à exercer. « L’exercice de la discipline suppose un dispositif qui contraigne par le jeu du regard »

Les « objets « de la discipline sont répartis en catégorie, nous l’avons vu, selon une classification et chacun doit être sur une surface déterminée selon un rang déterminé. La logique du système mène donc à la cellule. On voit donc que le principe du couvent est appliqué à des ‘objets’ humains. La même logique sera appliquée dans les usines ( chef d’atelier dans une cage vitrée en surélévation).

L’école militaire de Paris nous dit Foucault sera ainsi construite comme « un appareil à surveiller ».
-Chambres réparties le long d’un couloir, comme des cellules
-Un officier tous les dix élèves
-Estrade avec tables des inspecteurs des études dans la salle à manger
-latrines avec demi portes pour que le ‘surveillant’ puisse voir la tête et les jambes mais avec séparation latérales hautes assez pour que ceux qui y sont ne puissent se voir.

Evoquant le mémoire « Panoptique » envoyé par le sieur Bentham Jeremy en 1791 à l’ Assemblée Législative française, on atteint le sommet du principe de la construction en fonction de la surveillance.

Une surveillance centrale permet de voir d’un seul coup d’œil les ateliers, cours et cellules rangés à la circonférence.

Bentham s’inspire visiblement de la prison cellulaire de Gand.
« A la périphérie un bâtiment en anneau ; au centre une tour ; celle-ci est percée de larges fenêtres qui ouvrent sur la face intérieure de l’anneau : le bâtiment périphérique est divisé en cellules, dont chacune traverse toute l’épaisseur du bâtiment ; elles ont deux fenêtres, l’une vers l’intérieur, correspondant aux fenêtres de la tour ; l’autre donnant vers l’extérieur, permet à la lumière de traverser la cellule de part en part.Il suffit de mettre un surveillant dans la tour centrale, et dans chaque cellule de placer un fou, un malade, un condamné, un ouvrier ou un écolier.Par l’effet du contre jour, on peut saisir de la tour, se découpant exactement sur la lumière, les petites silhouettes captives dans les cellules de la périphérie..de là l’effet majeur du panoptique : induire chez le détenu un état conscient et permanent de visibilité qui assure le fonctionnement automatique du pouvoir »

On sent donc le glissement. On enferme sélectivement dans le but, à travers la discipline de corriger afin de jouer le jeu social voulu par le pouvoir.

On introduit donc un mécanisme fonctionnel qui doit faciliter les tâches du pouvoir, un avant goût des coercitions subtiles d’un monde en enfantement.

Il y a là une extension à travers le XVII° et XVIII° siècle des dispositifs de discipline et donc d’une surveillance généralisée à travers le corps social et création d’une société disciplinaire.

[Pour ma part j’y vois le triomphe des Jésuites. Voir mon article sur le topic « Franc Maçons, on étouffe]

Non seulement on fixe des populations inutiles ou agitées, mais on crée de manière positive une utilité possible des individus.
Remarquons au passage que cela passe par une individualisation plus poussée afin de pouvoir appliquer la discipline sur un groupe.

La discipline scolaire a pour fonction de « disposer l’enfant pour l’avenir de quelque travail mécanique, de lui donner un juste coup d’œil, la main sûre , les habitudes promptes ».
L’enseignement de l’époque est axé sur le travail de la manufacture. La discipline est en rapport dans une société disciplinaire.

La discipline d’atelier va s’adapter à ce qu’on attend le capitalisme industriel :
« faire respecter les règlements et les autorités, empêcher les vols ou la disspation, elle tend à faire croître les rendements et donc les profits » ( Foucault, « Surveiller et punir » op cit)

LES MISERABLES


Pour notre société le mot ‘misérable’ désigne à la fois un malheureux et un méchant.La société considère le misérable comme le méchant car la liaison entre misère et crime est ancrée dans les esprits.
( potter –dictionnaire rationnel, 1851)

Les réformateurs français du saint Simonisme commencent leur propagande.
Voici comment la pauvreté est vue par eux :

« A la vue de ce peuple entier que vous voyez dans la fange de vos rues et de vos places, sur de misérables grabats, au milieu de l’air fétide des caves et des greniers, dans les hôpitaux encombrés, dans des bagnes hideux, se mouvoir, pâles de faim et de privations, exténués par un rude travail, à moitié couverts de haillons, livrés à des agitations convulsives, dégoûtant d’immoralité, meurtri de chaînes, vivant à peine, je vous adjure tous, enfants des classes privilégiées, levez vous et la main appuyée sur ces plaies putrides et saignantes, enfants des classes privilégiées, qui vous engraissez de la sueur de cette classe misérable exploitée à votre profit, jurez que vous n’avez aucune part à ces souffrances, à ses douleurs, à son agonie.Jurez ! vous ne l’oseriez pas ..»


Mais le système ne le voit pas ainsi. Il attribue à l’indigent la responsabilité de son état :
Le vrai sage nous dit Plétain « découvre dans cette inégalité même une des vues de la Providence » » si la religion n’apprenait pas à l’homme indigent qu’il a été condamné à racheter , par le travail et la vertu sur la terre, le bonheur et l’immortalité ; si enfin la charité n’existait pas pour le secourir, quel désespoir ne devrait pas saisir son âme » (sic)

« le paupérisme n’est pas le résultat nécessaire de notre organisation sociale ; il me serait désespérant de le penser et l’histoire est là pour le démentir… »
« c’est à l’inconduite et à l’imprévoyance qu’il faut attribuer la presque totalité des cas d’indigences »
« le manque de travail est un cas isolé , fortuit et assez rare »

Degerando est plus honnête que Plétain car il reconnaît des « interruptions d’activité pour les ouvriers « (il veut parler du chômage )mais charge : »cette suspension momentanée de travail ne plonge dans une détresse absolue que les ouvriers qui n’ont pu ou su mettre en réserve aucune économie pendant qu’ils étaient utilement occupés »

La vraie cause pour Degerando sont : la vieillesse, les infirmités incurables, la maladie et les blessures.

Aux dissertations philosophico morales, vers 1840 des enquêtes sont effectuées sur la misère.En effet celle ci devient dangereuse pour la société.

On s’en rend compte, ces enquêtes révèlent que la misère est le fait de la classe ouvrière. L’inquiétude sociale monte et on lie la classe laborieuse et classe dangereuse.

La concentration croissante de cette ‘classe dangereuse’ dans les villes, conséquence de l’industrialisation est associée au taux montant de la criminalité. Frégier étudie la classe laborieuse et celui ci décrit la misère comme ‘ dangereuse’ et lie la classe ‘ dangereuse’ à la classe laborieuse.
Il écrit :
« l’ administration doit porter ses regards bien moins sur les classes vicieuses que sur celles qui joignant au vice la perversité et le dénuement, sont justement suspectes de vivre aux dépens de la société.Le vicieux, riche ou aisé, qui dissipe son superflu et même son capital en plaisirs condamnables, inspire la pitié et le dégoût, mais non la crainte ; il ne devient dangereux que lorsqu’il reste sans moyen d’existence et sans goût pour le travail. Mais ce dernier cas est rare ; dans les classes qui jouissent de la fortune et de l’aisance, le vicieux est prévoyant : il ne donne au plaisir et à la dissipation que ce qu’il ne peut pas retrancher aux nécessités de la vie. C’est ce qui explique pourquoi les classes moyennes et élevées de la société fournissent en général peu de recrues à la criminalité. Les classes pauvres et vicieuses ont toujours été et seront toujours la pépinière la plus productive de toutes sortes de malfaiteurs ; ce sont elles que nous désignerons particulièrement sous le titre de classes dangereuses ; car lors même que le vice n’est pas accompagné de la perversité, par cela qu’il s’allie à la pauvreté dans le même individu, il est un juste sujet de crainte pour la société, il est dangereux »

Ce genre de propos est équilibré par de Sismondi qui met le système économique en cause.
Qui sont les heureux que font les manufactures en Angleterre ?
« Ce ne sont pas les quinze cent mille ouvriers qu’elle fait vivre » répond il qui signale que si le temps de travail des enfants est passé de 14 à 12 heures par jour, mais cette mesure a été frustrée par l’accélération des machines :
« Lorsque le mécanisme pour filer le coton eut été perfectionné en 1769 par Arkwright, les manufactures traitèrent avec les dépôts de mendicité de Londres et des grandes villes afin de se faire livrer tous les enfants entretenus par la charité publique.Ces enfants furent engagés aux maîtres pour sept ans, par les clauses du statut d’apprentissage, qui mettent l’apprenti sous les ordres du maître qui le nourrit, et qui autorisent celui ci à le forcer au travail par des châtiments corporels et sans lui donner de salaires.Alors commença un système d’oppression et de cruauté qui coûte à ces ouvriers, aux enfants surtout, abandonnés, sans protecteurs, loin des yeux du public, sous les ordres de maîtres avides, des milliers et des milliers de victimes »


Buret est héritier de Sismondi et précurseur de Marx. Buret critique Villermé,
Couronné par l’Académie pour ‘défendre la société menacée par le socialisme’.
Pour Villermé, le système industriel n’est pas responsable de la misère ouvrière et que la libre concurrence va constituer à la longue le bien être de tout le peuple ( on nous raconte cela depuis près de 160 années…)

Buret met en accusation le système économique :
« En Angleterre et en France, on trouve , à côté de l’extrême opulence, l’extrême dénuement, des populations entières réduites à l’agonie de la faim, aux dernières angoisses de la détresse physique et de la détresse morale ; dans le centre même des foyers les plus actifs de l’industrie et du commerce, on voit des milliers d’êtres humains ramenés par le vice et la misère à l’état de barbarie..devons nous craindre maintenant d’être accusé d’exagération si nous assurons que l’extrême misère rejette les populations qu’elle frappe dans la vie sauvage ? l’incertitudde de l’existence est le premier trait de ressemblance qui rapproche le pauvre du sauvage »
« Jamais, peut être, armée vaincue et en déroute n’a présenté un plus lamentable spectacle que l’armée industrielle triomphante..,des hommes et des femmes flétris par le vice et la misère, des enfants à demi nus qui pourissent dans la saleté et étouffent dans des réduits sans jour et sans air.Là, au foyer de la civilisation vous rencontrerez des milliers d’hommes retombés, à force d’abrutissement , dans la vie sauvage »
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